La CJUE approuve le fait que le Parlement européen a refusé l’accès à deux documents de l’enquête contre un ancien Premier ministre tchèque

BRUXELLES, le 28 sept. (EUROPA PRESS) –

Le Tribunal de l’Union européenne a entériné ce mercredi la décision du Parlement européen de refuser l’accès à deux documents de l’enquête sur un éventuel détournement de fonds de l’Union et d’éventuels conflits d’intérêts de l’ancien Premier ministre tchèque, Andrej Babis, comprenant que l’intérêt a disparu depuis que le document a été rendu public.

L’affaire remonte à 2020 lorsque le Parlement européen a étudié un possible conflit d’intérêts du dirigeant tchèque dans les négociations du budget européen en raison de son influence dans Agrofert, le conglomérat de 250 entreprises agricoles et alimentaires que le Premier ministre a fondé et transféré à un fonds fiduciaire en 2017 lorsqu’il est arrivé au pouvoir.

Ensuite, la propre société de Babis a déposé une demande d’accès à différents documents, dont deux ont été refusés par le Parlement européen : une lettre de la Commission européenne adressée au Premier ministre tchèque et un rapport d’audit final de Bruxelles.

Cette décision a fait l’objet d’un pourvoi d’Agrofert devant le Tribunal qui, dans son arrêt de ce mercredi, a validé le recours du Parlement européen en rejetant le recours sur l’accès au mémoire de Babis et en considérant que, dans le cas du rapport d’audit de la Commission Union, l’intérêt à prendre l’action contre ce blocus a disparu puisqu’elle a été publiée par l’exécutif communautaire lui-même.

Dans le cas du rapport, à la suite de sa publication, le refus du Parlement européen « devient sans effet car l’auteur du document, la Commission, a décidé de le rendre accessible au public ». Et le tribunal rappelle que « l’annulation de la décision attaquée en tant que refus d’accès au rapport précité n’entraînerait aucune conséquence supplémentaire », sachant qu’à ce moment-là, le refus de disposer de ce document a cessé de générer un avantage pour le demandeur .

Concernant la communication entre Bruxelles et l’ancien Premier ministre tchèque, l’arrêt indique que l’existence d’un intérêt public supérieur qui justifierait la divulgation du document n’a pas été prise en compte.

Selon le tribunal, l’intérêt invoqué par la société demanderesse n’est pas un intérêt général « mais un intérêt privé », « de telle sorte qu’il n’a pas démontré qu’il existait un intérêt public supérieur qui justifierait la divulgation de la lettre de la Commission « .