MADRID, 10 juin (EUROPA PRESS) –
Le Premier ministre du Kosovo, Albin Kurti, a accusé l’Union européenne et les États-Unis d’exercer des pressions « injustes » sur son gouvernement pour qu’il retire ses maires albanais du nord du Kosovo, à l’origine de la énième crise ces derniers mois avec la population de la région, à majorité serbe.
Bruxelles et Washington ont tous deux demandé à Kurti un geste pour désamorcer la tension – qui à la fin du mois dernier a atteint son paroxysme lorsque des dizaines de soldats de la mission de l’OTAN au Kosovo ont été blessés lors d’un affrontement avec les Serbes – et retirer le Des maires albanais kosovars qui ont repris à la fin du mois dernier les mairies abandonnées par les représentants de la population serbe, en signe de protestation contre le gouvernement kosovar.
Cependant, Kurti, qui a durci la position au fil des mois, a d’abord demandé à la Serbie de retirer ses forces déployées à la frontière, puis de dissoudre les « milices responsables des émeutes » dans le nord du Kosovo.
« En tant que république démocratique que nous sommes, nous ne pouvons pas céder à une milice violente. Nous voulons que les choses se calment au plus vite, mais cela ne dépend pas de nous », a-t-il déclaré dans une interview à Bloomberg.
Les dirigeants européens ont appelé à plusieurs reprises Kurti à modérer sa position, mais les États-Unis sont allés plus loin en excluant le Kosovo des exercices de l’OTAN prévus pour la fin de l’année, ce qui a particulièrement irrité le Premier ministre.
« Avoir un comportement de voyou avec le Kosovo ne me semble pas juste. Chaque fois que les Etats-Unis nous demandent quelque chose, nous demandons quand et comment, mais jamais pourquoi », a déploré Kurti, qui a dénoncé l’ensemble de la situation comme « injuste » envers le gouvernement de Pristina.