PAMPELUNE, le 24 août (EUROPA PRESS) –
L’ancien vice-président de la Commission européenne Joaquín Almunia a assuré que pour renforcer la position de l’UE sur la carte géopolitique, l’avenir doit passer par « une politique de défense commune avec une vision européenne » et « une union fiscale qui permet de renforcer l’industrie génératrice de sécurité pour les États membres et d’autonomie pour l’Union dans son ensemble ».
Almunia a participé ce jeudi à Pampelune aux cours d’été européens organisés par la Fondation Diario de Navarra et Equipo Europa. Le discours d’Almunia a été axé sur le leadership de l’Europe dans le contexte géopolitique actuel et a servi à mettre en évidence les défis actuels auxquels est confrontée l’Union européenne, défis qu’elle doit résoudre pour continuer à croître et à renforcer sa position sur la scène mondiale.
Selon Joaquín Almunia, dans ce contexte de crise qui frappe le monde et, en particulier, l’Europe, des solutions efficaces sont nécessaires, de manière commune et solidaire. Les inégalités ont été accentuées par la guerre en Ukraine et le contexte d’inflation que nous connaissons, c’est pourquoi « elles doivent être corrigées par des politiques de protection et de défense des droits des citoyens », a-t-il souligné.
L’ancien vice-président de la Commission européenne a estimé que « ce processus implique le renforcement de l’industrie européenne, qui se réalise déjà à travers des subventions pour que nos économies croissent ». « Le problème est qu’ils ne sont pas distribués équitablement et qu’ils génèrent des inégalités entre les pays et le marché intérieur, qui est notre atout économique fondamental », a souligné Almunia.
En se concentrant sur le marché espagnol, il a souligné que « nous ne pouvons pas être pertinents par rapport à d’autres pays dont l’économie est fragmentée, c’est pourquoi nous devons avoir un marché intérieur dynamique et sans barrières ». En ce sens, selon lui, l’avenir implique « une union fiscale qui pourrait être la solution pour abandonner ces obstacles entre les États membres et les surmonter avec des décisions européennes afin que l’UE puisse avancer ».
Dans ce contexte, « il doit être possible de minimiser les dépendances étrangères et de trouver une solution au sein de l’Union européenne qui nous donne une autonomie économique et permette de promouvoir des secteurs avec une perspective d’avenir qui permettent de dialoguer avec le maximum d’interlocuteurs ». Une indépendance économique qui « nous donne la sécurité et nous permet d’exercer une autonomie stratégique ouverte et d’assurer notre position face à la menace que représente actuellement la Russie ».
En ce sens, dans le contexte de la guerre en Ukraine, Almunia a déclaré qu’« un pas de plus doit être franchi dans la déclaration européenne établissant une politique de défense commune qui va au-delà des armes nucléaires européennes ou des forces armées de chaque pays ».
L’ancien vice-président de la Commission a souligné que « la coopération doit être établie entre les pays dans les industries de défense et dans la coopération des forces armées de chaque pays avec une vision européenne au sein du conseil commun, ce qui renforce notre position au sein de le panorama mondial et cela permettrait à l’UE d’affronter des pays comme les États-Unis, qui disposent de 85% de la capacité militaire de l’OTAN ».
Joaquín Almunia a également considéré que l’avenir passe par un élargissement des États membres avec la possible intégration de l’Ukraine dans l’Union européenne.
Enfin, Almunia s’est concentré sur la dimension sociale qui jusqu’à présent a été déléguée aux États membres mais que « nous avons besoin de partager au niveau européen pour rendre crédible le discours sur la dimension et le dialogue social, une réponse européenne commune pour défendre la valeurs démocratiques et proposer des solutions face aux défis migratoires et aux inégalités structurelles qui naissent comme un processus naturel au sein de nos sociétés ».
DÉFIS ÉCONOMIQUES
D’autre part, lors d’une table ronde des cours européens, les grands défis économiques auxquels l’UE est confrontée dans ce contexte marqué par l’inflation et par une révision du cadre financier pour les sept prochaines années qui doit être ajusté au contexte ont été évoqués. l’économie mondiale actuelle.
Le commissaire des Cours d’été européens, Pablo Zalba ; l’ancien vice-président de la Commission européenne Joaquín Almunia ; et le directeur par intérim de la représentation de la Commission européenne en Espagne, Lucas González Ojeda.
Dans son discours, Lucas González Ojeda a insisté sur le fait qu’en matière de politique économique commune, « l’essentiel n’est pas que les règles qui doivent être claires et flexibles soient respectées, mais que les pays eux-mêmes ont intérêt à garantir qu’ils soient respectés ». En ce sens, « chaque pays doit avoir un plan économique à moyen terme, mais il est essentiel pour le bon fonctionnement de la politique européenne commune que la Commission fasse respecter ces règles et applique des sanctions flexibles et adaptables aux Etats ».
En outre, elle a opté pour un avenir qui passe par la transition écologique et numérique en s’appuyant sur les Fonds Next Generation, qui permettent aux différents États membres de mener à bien cette transformation. Dans le cas de l’Espagne, il a assuré que « nous sommes en mesure de réaliser parfaitement ce plan, puisque 40% des investissements ont été consacrés à la transition verte et 20% à la transition numérique ». Ainsi, il a indiqué que « ces deux objectifs d’investissement sont alignés avec les priorités de la commission » et a souligné que « l’Espagne est assez avancée et a agi avec rapidité et efficacité dans l’exécution de ce plan ».
Pour sa part, Pablo Zalba a estimé que « la politique monétaire fonctionne bien et c’est pourquoi nous devons être optimistes, même s’il faut améliorer l’inflation, en particulier l’inflation sous-jacente, qui est à des niveaux élevés et n’est pas complètement maîtrisée ».