Différentes cultures voient les menstruations de différentes manières. Les normes sociales de la société occidentale dictent que c’est un sujet qui doit rester caché. En revanche, l’histoire nous apprend que dans certaines sociétés de chasseurs-cueilleurs, la menstruation était considérée comme sacrée et sous un jour positif, sans aucune connotation d’impureté. Les stéréotypes de genre traditionnels associent souvent la force à des attributs physiques ou à des qualités masculines traditionnelles. Ces stéréotypes peuvent minimiser ou ignorer les forces et les capacités uniques que possèdent les femmes, telles que l’intelligence émotionnelle, la résilience, l’empathie et les capacités multitâches.
La perception que les hommes font la guerre, l’agression et l’effusion de sang est un signe de force. Nous le considérons comme un sacrifice, les soldats qui saignent et leurs blessures sont des signes de courage, un insigne d’honneur tandis que les femmes qui saignent pendant leurs menstruations sont considérées comme sales. La biologie des femmes était souvent considérée comme un signe de faiblesse. La société a continué d’ignorer les capacités reproductives uniques et complexes que possèdent les femmes. Les menstruations, la grossesse et l’accouchement sont tous des processus naturels qui font partie intégrante de la continuation de l’espèce humaine.
L’ignorance et la honte envers les fonctions biologiques des femmes sont enracinées dans des normes sociétales et des croyances culturelles profondément enracinées. Ces croyances et tabous entourant les menstruations se sont perpétués au fil des siècles et varient selon les cultures et les sociétés. Les raisons des attitudes variables envers la menstruation dans les différentes religions et cultures peuvent être attribuées à une combinaison de ces facteurs. La dégradation des femmes pour la menstruation a ses racines dans des facteurs historiques, culturels et sociaux complexes. Comprendre les raisons de cette dégradation des femmes pour leurs règles nécessite d’explorer plusieurs facteurs :
1. Facteurs historiques et culturels : Différentes cultures ont des croyances et des pratiques différentes concernant les menstruations qui ont été façonnées par leurs contextes historiques. De nombreuses cultures anciennes considéraient les menstruations comme un phénomène mystérieux et puissant associé à la fertilité et à la création. Certaines cultures ont célébré la menstruation comme un symbole de fertilité, de féminité et de pouvoir, reconnaissant son importance dans le cycle de la vie. Cependant, avec la montée des sociétés patriarcales et des normes sociales, les menstruations sont devenues stigmatisées et associées à l’impureté et à la négativité. Ce changement peut avoir été influencé par le désir de contrôler le corps et les capacités de reproduction des femmes.
2. Dynamique du pouvoir patriarcal : L’assujettissement et le contrôle du corps et des capacités reproductives des femmes ont été perpétués par des structures de pouvoir patriarcales. La dégradation des menstruations peut être considérée comme le reflet de ce déséquilibre de pouvoir, où les fonctions corporelles naturelles des femmes sont considérées comme sales ou impures, renforçant l’inégalité entre les sexes. La menstruation, étant unique aux femmes, a été utilisée pour marginaliser et contrôler les femmes à travers l’histoire. En associant les menstruations aux notions d’impureté, de faiblesse et d’irrationalité, les systèmes patriarcaux ont cherché à maintenir les structures de pouvoir et à perpétuer l’inégalité entre les sexes.
3. Manque d’éducation et de sensibilisation : Des connaissances et une éducation insuffisantes sur la menstruation contribuent à la perpétuation de mythes, d’attitudes négatives et d’idées fausses. Les menstruations sont souvent entourées de silence et de secret, ce qui conduit au développement d’attitudes négatives et à la stigmatisation. Le secret qui l’entoure facilite la persistance des tabous et des idées fausses de la société.
4. Croyances religieuses et spirituelles : Les croyances et interprétations religieuses ont joué un rôle important dans la formation des attitudes envers les menstruations. Certaines croyances religieuses et spirituelles considèrent les menstruations comme une source d’impureté, conduisant à l’exclusion des femmes menstruées des espaces et des pratiques religieuses. Ces croyances sont souvent influencées par des contextes culturels et historiques et peuvent avoir contribué à la honte des menstruations dans certains contextes religieux. Ces croyances renforcent encore la perception sociétale des menstruations comme quelque chose de sale ou de honteux.
5. Constructions sociales de la féminité : les attentes sociétales en matière de féminité donnent souvent la priorité à la propreté, au contrôle et à l’absence de fonctions ou d’odeurs corporelles. La menstruation, étant un processus corporel naturel qui implique du sang, défie ces constructions et est donc stigmatisée.
6. Influence des médias et culture populaire : Les médias jouent un rôle important dans la formation des perceptions sociétales et le renforcement des stéréotypes sexistes. Les médias et la culture populaire renforcent souvent les normes sociétales existantes et les stéréotypes sexistes. Les représentations de la menstruation sous un jour négatif ou humoristique contribuent à l’ignominie et à la honte globales associées aux règles. Cependant, il y a eu des changements positifs ces dernières années, avec une représentation et une normalisation accrues des menstruations dans les médias, remettant en question ces représentations négatives.
Se rassembler pour célébrer le corps des femmes et respecter la biologie des femmes nécessite un effort collectif pour remettre en question des croyances et des pratiques profondément enracinées. La lutte contre la stigmatisation menstruelle nécessite une approche à multiples facettes qui implique l’éducation, la sensibilisation et la remise en question des normes sociétales profondément enracinées. Promouvoir un dialogue ouvert, une éducation complète à la santé menstruelle et des initiatives qui défient et démanteler les structures patriarcales qui perpétuent l’inégalité entre les sexes. Cela nécessite également de changer les récits culturels pour embrasser la menstruation comme une partie naturelle et normale de la vie des femmes, célébrant la force et la résilience du corps des femmes. Nous devons démanteler tous les tabous existants et donner aux femmes les moyens d’embrasser leur corps et leurs expériences menstruelles sans honte ni dégradation. Des progrès sont réalisés dans de nombreuses régions du monde, mais il reste encore du travail à faire pour parvenir à une acceptation et à une célébration généralisées du corps et des expériences des femmes.
Il est crucial de reconnaître et d’apprécier les forces et les contributions uniques des femmes, de célébrer leurs réalisations et de promouvoir l’égalité des sexes. En remettant en question les stéréotypes et les préjugés sexistes, nous pouvons créer une société plus inclusive et équitable qui valorise et respecte la biologie des femmes et les forces qu’elles possèdent.
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