MADRID, 14 (EUROPA PRESSE)
Greepeace exige que le gouvernement change le modèle agro-industriel après l'arrêt de la Cour de justice de l'Union européenne (UE) sur le non-respect de la directive européenne relative à la protection des eaux contre la pollution par les nitrates issus de l'agriculture et de l'élevage.
L'organisation considère que l'automobile européenne « est une nouvelle opportunité d'aller à la racine du problème, le modèle agro-industriel, qui empoisonne l'eau ». « Nous sommes arrivés à cette situation à cause de la croissance excessive et incontrôlée du cheptel intensif et aussi de l'utilisation massive d'engrais synthétiques dans l'agriculture industrielle », a expliqué le responsable de l'Agriculture et de l'Élevage de Greenpeace, Luis Ferreirim.
L'ONG a appelé à des mesures « urgentes, courageuses et énergiques » pour affronter « une fois pour toutes » le problème de la contamination par les nutriments. En ce sens, il a exigé qu'aucune nouvelle autorisation ne soit accordée pour l'exportation d'animaux intensifs ni que celles existantes soient élargies, que le cheptel intensif soit réduit progressivement de 50% jusqu'en 2030 et que l'utilisation d'engrais soit réduite, « étroitement liée à irrigation intensive ». Sur ce dernier point, Ferreirim estime que l'Exécutif ne devrait pas non plus permettre le développement de l'irrigation intensive.
L'organisation assure que près de la moitié des plans d'eau sont contaminés par des nitrates, « ce qui fait que de plus en plus de villes subissent des coupures d'eau potable ». L'ONG a particulièrement souligné l'importance de protéger les eaux souterraines, « qui sont les plus contaminées et qui constituent également nos réserves pour l'avenir », compte tenu de la sécheresse à laquelle l'Espagne est confrontée.
Selon les chiffres présentés par l'Exécutif à la Commission européenne pour la période 2016-2019 et collectés par Greenpeace, la contamination moyenne des nitrates dans les eaux souterraines a augmenté de 51,5% sur cette période. Concrètement, les communautés autonomes qui ont enregistré une augmentation supérieure à la moyenne sont la Galice (201 %), Castilla y León (103 %) et la Région de Murcie (74 %). L’ONG a indiqué que son initiative Nitrate Monitoring Citizen Network a confirmé cette situation, révélant en 2021 que 54 % des mesures des eaux souterraines montraient une contamination par les nitrates, un chiffre qui est passé à 58 % en 2022.
Enfin, Greenpeace prévient que si des mesures ne sont pas prises contre la pollution par les nitrates, l'Espagne risquerait « une amende d'un million de dollars » qui serait payée par « tous les gens et non par ceux qui polluent l'eau pour leur propre bénéfice ».