Gibraltar fait un faux « pas d’accord » avec l’UE bien que Picardo assure qu’il est toujours possible d’y parvenir

Londres insiste sur le fait que ce qui a été convenu avec l’Espagne à la Saint-Sylvestre 2020 doit être préservé et Bruxelles s’engage à accélérer la négociation

MADRID/BRUXELLES, 30 nov. (EUROPA PRESS) –

Le gouvernement de Gibraltar a procédé ce mercredi à un exercice pour se préparer à l’éventualité qu’il n’y ait finalement pas d’accord avec l’UE sur les relations futures avec les Vingt-Sept, même si son ministre en chef, Fabian Picardo, est toujours convaincu qu’il pourra prendre lieu.

L’exercice a eu lieu un jour après un nouveau cycle de négociations entre l’UE et le Royaume-Uni à Londres en vue de sceller un accord, pour lequel le gouvernement espagnol et Bruxelles ont mis sur la table une proposition globale qu’ils croient désormais être accepté l’exécutif britannique, selon ce que le ministre des Affaires étrangères, José Manuel Albares, a déclaré la semaine dernière.

En ce sens, Picardo a assuré hier soir à la télévision gibraltarienne que les pourparlers avaient été « très fructueux » mais les travaux sont toujours en cours pour parvenir dans les meilleurs délais à un accord acceptable pour toutes les parties. « Tout le monde essaie de s’assurer que nous y arriverons », a-t-il déclaré au GBC.

Le ministre en chef a reconnu que les parties « négociaient dur », essayant de tirer le meilleur parti de leurs positions tout en s’efforçant de se rapprocher. « Nous essayons toujours de travailler vers un accord rapide et nous espérons que ce sera possible », a-t-il ajouté.

De son côté, un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a défendu auprès d’Europa Press la nécessité de préserver « l’équilibre prudent » de l’accord-cadre conclu entre Londres et Madrid le 31 décembre 2020 alors que les négociations avancent. Cet accord prévoit la suppression de la Porte et envisage la possibilité que des agents de Frontex assistent l’Espagne dans les contrôles d’accès à l’espace Schengen depuis le Rocher.

De leur côté, des sources communautaires ont indiqué à Europa Press que « la Commission européenne est disposée à accélérer le rythme des négociations compte tenu du fait que les progrès s’accélèrent » dans la dernière partie de l’année, même si elles n’ont pas voulu préciser s’ils pouvaient avoir un accord avant 2023.

De même, ces sources ont précisé que le futur accord « couvrira une multitude de questions » même s’il y aura des questions que le Royaume-Uni et l’Espagne devront résoudre bilatéralement.

FORER POUR UN ‘NO DEAL’

Quant à l’exercice, comme l’a rapporté le gouvernement de Gibraltar dans un communiqué, 19 départements et agences du Rocher ont participé, ainsi que le ministère des Affaires étrangères et le ministère britannique de la Défense.

Pendant les six heures qu’elle a duré, les conséquences de l’impact qu’aurait une rupture des négociations entre le Royaume-Uni et l’Union européenne, notamment les répercussions le premier jour sans traité et aussi le trentième jour, ont été simulé.

Le principal vice-ministre, Joseph García, a rappelé aux responsables qui ont participé l’importance de se préparer à l’éventualité d’un résultat non négocié avec Bruxelles, soulignant qu’il s’agit d’une hypothèse bien réelle jusqu’à ce qu’il n’y ait pas d’accord.

En ce sens, il a expliqué que les préparatifs d’un « non accord » avancent parallèlement aux efforts pour y parvenir et il a précisé que même si le gouvernement fera un effort pour atténuer les effets négatifs, il y aura certains domaines  » dans lesquels il sera impossible de le faire et dans ceux-ci, le scénario d’un résultat non négocié reflétera simplement ce que signifie rester en dehors de l’Union européenne ».

« Ce sera un monde différent, dans lequel nos interactions avec l’Espagne et l’UE seront plus lourdes, bureaucratiques et laborieuses que ce que nous avons connu jusqu’à présent », a prévenu le « numéro deux » du gouvernement de Gibraltar.