DigitalES propose à la CE une « juste contribution » des plateformes numériques pour l’investissement dans les réseaux

Considérez qu’un paiement pour l’utilisation du réseau par de grandes plateformes n’affectera pas la neutralité d’Internet

MADRID, le 18 mai. (PRESSE EUROPÉENNE) –

L’Association espagnole pour la numérisation (DigitalES) a répondu à la consultation publique que la Commission européenne a ouverte en février dernier concernant l’établissement d’un modèle économique durable pour l’industrie des télécommunications dans l’Union européenne (UE) et a proposé que les grandes plateformes numériques fassent une « juste contribution » aux investissements pour le déploiement de nouveaux réseaux.

L’organisation a expliqué dans un communiqué que les récentes estimations de Bruxelles révèlent un « déficit de financement » de 174 000 millions d’euros pour atteindre les objectifs de la décennie numérique de l’UE, tout en soulignant que repenser le marché sera l’un des « enjeux clés  » de la présidence espagnole du Conseil de l’UE au second semestre.

« Ce chiffre important n’inclut même pas le coût de l’activité de transformation qui sera nécessaire pour supporter la prochaine génération de services, comme le métaverse et d’autres services dépendant de la qualité des réseaux et des infrastructures de télécommunications », a nuancé DigitalES.

Selon l’organisation, les plateformes numériques « nécessitaient des investissements massifs » de la part des opérateurs mobiles pour garantir l’accès de la population aux services numériques.

« Maintenant, avec l’explosion des besoins en infrastructures, le déficit d’investissement signifie que l’Europe est confrontée à une décision critique pour sécuriser son présent et construire son avenir », a défendu DigitalES dans le texte soumis à la Commission européenne dans le cadre de la consultation publique susmentionnée.

Dans ce sens, il a également souligné que les six plus grandes plateformes internet représentent « plus de 50% du trafic mondial » et ont des modèles économiques qui les incitent à augmenter le volume de données qui transitent par les réseaux.

Selon lui, à mesure que la société numérique se développe, le volume de données ne cesse d’augmenter à « une vitesse vertigineuse » et représente, « de plus en plus », un surcoût pour les opérateurs.

« Le modèle économique qui soutenait les marchés des télécommunications en Europe a été supplanté par la nécessité d’accélérer les investissements pour éviter l’effondrement des réseaux (…)
Le modèle n’est tout simplement plus pérenne, et les consommateurs finaux ne peuvent et ne doivent pas continuer à assumer seuls cette réalité. Une transformation radicale du réseau nécessite de repenser le cadre commercial actuel », a fait valoir le directeur général de DigitalES, Víctor Calvo-Sotelo.

RAISONS DU NOUVEAU FINANCEMENT

Dans ce contexte, l’organisation a avancé 11 raisons pour lesquelles elle considère qu’un nouveau modèle de financement des réseaux de télécommunications est nécessaire, parmi lesquelles elle défend que les grandes plateformes paient pour le service de gestion du trafic en ligne.

Ainsi, DigitalEs (qui compte parmi ses partenaires les principaux opérateurs, tels que Telefónica, Vodafone et Orange) considère que les opérateurs de télécommunications ont couvert les investissements pour augmenter la capacité des réseaux avec la contribution des utilisateurs finaux, « ce qu’ils ne peuvent et ne devrait pas présumer de l’insoutenabilité d’un marché auquel les OTT devraient également contribuer ».

En ce sens, il défend qu’une « juste contribution » ne serait pas « un double paiement », mais une solution au « fait que l’une des deux parties à ce marché à double face n’y contribue pas ».

De même, il estime que la contribution des opérateurs n’affectera pas les PME ou les « startups », tout comme il ne considère pas qu’elle constitue une menace pour la « neutralité du net », arguments qui ont été soulevés par des entreprises comme le géant américain Meta, propriétaire de Facebook, Instagram ou WhatsApp, ou encore l’association patronale de l’industrie numérique en Espagne (Ametic).

En effet, Meta s’est positionné cette semaine contre l’imposition d’un paiement pour l’utilisation du réseau aux grandes entreprises technologiques, comme Ametic, qui ne partage pas non plus la vision des opérateurs de télécommunications concernant l’avenir législatif du marché qu’il doit adopter dans l’UE. .

D’autres raisons pour lesquelles DigitalES considère que cette contribution des opérateurs est nécessaire est que sans un nouveau modèle de financement « l’Europe sera laissée pour compte ».

« Si cela continue, il est impossible d’atteindre les objectifs de déploiement fixés pour la décennie numérique 2030. Si les incitations à investir dans les réseaux continuent de baisser, l’UE court le risque sérieux de prendre du retard technologique sur d’autres économies », a-t-il affirmé. organisation.

Ils font également allusion au fait que l’augmentation du trafic « en ligne » met en danger la pérennité du système et que sans « bons réseaux », il n’y aura pas de « bons services numériques ».