Des chercheurs de Salamanque participent à un projet visant à diriger les cellules CAR-T vers les tumeurs

SALAMANQUE, 9 janv. (EUROPA PRESS) –

Un groupe de recherche du Centre de recherche sur le cancer (CIC), basé à Salamanque, participe au projet Encapsulation de cellules CART dans des systèmes poreux nanostructurés bioactifs pour leur libération ciblée dans les tumeurs solides, qui dispose d’un poste de 994 000 euros du Reconstruction et résilience Fonds de l’Union européenne.

En collaboration avec d’autres groupes du Centre de recherche biomédicale du Réseau contre le cancer (Ciberonc), de l’Université de Saint-Jacques-de-Compostelle et du Centre de recherche médicale avancée (CIMA) de Pampelune, ils développeront un projet basé sur l’utilisation de nanocapsules qui permettent la livraison et dissémination des cellules CAR-T « spécifiquement » dans les zones du corps qui ont développé des tumeurs solides.

Sur cette initiative, le CIC, un centre conjoint de l’Université de Salamanque (USAL) et du Conseil supérieur de la recherche scientifique (CSIC), a expliqué que « l’une des méthodes d’immunothérapie les plus réussies à ce jour » est l’utilisation de lymphocytes T Génétiquement des cellules modifiées, connues scientifiquement sous le nom de cellules CAR-T, capables de reconnaître des molécules « exprimées spécifiquement » dans les cellules tumorales et, par la suite, de favoriser leur destruction.

Ce type de traitement « est déjà utilisé en routine » pour les patients atteints de tumeurs dérivées des cellules sanguines, mais « malgré ce succès, ces thérapies sont encore loin d’être optimales aujourd’hui en raison de plusieurs problèmes : la difficulté de cultiver des cellules CAR-T efficaces contre les solides tumeurs, qui sont les plus fréquemment retrouvées chez les patients cancéreux ; le fait que de nombreuses tumeurs développent un microenvironnement hostile à ces cellules et favorise leur inactivation à court terme ; une diminution de leur efficacité à long terme du fait de la diffusion des Cellules CAR-T dans tout le corps des patients, et finalement que certaines de ces thérapies peuvent avoir des effets secondaires. »

Pour résoudre ces complications, les scientifiques développeront le projet basé sur l’utilisation de nanocapsules qui permettent de transporter et de diffuser spécifiquement les cellules CAR-T dans les zones de notre corps qui ont développé des tumeurs solides.

En plus de favoriser l’implantation et la dissémination localisée des cellules CAR-T dans lesdites tumeurs, ou dans la région opérée après ablation chirurgicale de la tumeur, l’utilisation de ces nanocapsules leur permettra d’inclure différents cocktails de molécules facilitant l’activité des les cellules CAR-T à long terme, ainsi que la modification du microenvironnement tumoral pour qu’il soit réceptif à leur action antitumorale, souligne le CIC.

D’autres applications de ces nanocapsules sont qu’elles peuvent incorporer des matériaux magnétiques qui, après stimulation externe par des patients disposant d’un « équipement adéquat », permettront de détruire les cellules tumorales en générant des températures élevées à l’intérieur de la tumeur. Le projet envisage également l’étude de l’intérêt potentiel de son utilisation simultanée avec une chimiothérapie ou des thérapies ciblées.

Selon les mots du Dr Xosé Bustelo, l’un des principaux chercheurs du projet qui travaille au Centre de recherche sur le cancer de Salamanque et à Ciberonc : « Avec cette méthodologie, nous voulons utiliser la tactique du cheval de Troie : introduire des cellules CAR-T dans la tumeur cachée dans une nanocapsule afin qu’une fois libérées, elles provoquent la destruction des cellules tumorales qui les entourent de la manière la plus efficace possible ».

CELLULES TUMORALES

La clé du projet, cependant, est de « concevoir les chevaux de Troie qui permettent aux soldats à l’intérieur d’être maintenus en pleine forme jusqu’à la bataille et de leur fournir des armes qui permettent à ces soldats, une fois descendus du cheval, d’être aussi meurtriers que possible contre les cellules tumorales », a ajouté le Dr José Rivas Rey, coordinateur du projet et professeur au Département de physique appliquée de l’Université de Saint-Jacques-de-Compostelle.

« Comme modèle de travail, nous utiliserons différents sous-types de cancer du sein, qui seront traités avec des cellules CAR-T génétiquement modifiées afin qu’elles reconnaissent des molécules spécifiquement exprimées dans chacun de ces sous-types. Dans tous les cas, ce qui est important, c’est que Les méthodes optimisées dans ce projet seront utilisées, avec de légères modifications, pour d’autres types de tumeurs solides, qu’elles proviennent du sein ou d’autres organes », a indiqué le Dr Sandrá Hervás, le troisième chercheur principal du projet qui travaille au CIMA de Pampelune.

Après son optimisation au niveau expérimental avec l’utilisation de modèles cellulaires et animaux, cette nouvelle version de l’immunothérapie sera testée dans des essais cliniques, une tâche qui sera réalisée par la société galicienne de services de santé publique Galaria.

« Avec cette approche, nous voulons boucler tout le cycle du projet qui va de l’innovation en laboratoire à la mise en œuvre pratique de ces thérapies au niveau clinique », a souligné l’une des responsables de l’entreprise, le Dr Alicia Piñeiro.

FINANCEMENT

Ce projet, appelé techniquement « Encapsulation of CART cells in bioactive nanostructured porous systems for their defined release in solid tumors », a récemment été récompensé par l’Agence nationale de la recherche du ministère des Sciences et de l’Innovation, dans le cadre du Programme des lignes stratégiques 2022, qui est financé par le Fonds de reconstruction et de résilience de l’Union européenne.

Le financement global du projet est de 994 000 euros, dont le groupe du Centre de recherche sur le cancer de Salamanque recevra 300 000 euros, selon les informations fournies par l’USAL.