MADRID, 1 oct. (EUROPA PRESS) –
Le gouverneur de la Banque d’Espagne, Pablo Hernández de Cos, a mis en garde contre les vulnérabilités de l’Union européenne face aux spirales inflationnistes et aux tensions géopolitiques que connaît actuellement le continent avec la hausse des prix et la guerre en Ukraine.
C’est ce qu’il a déclaré dans son discours à la table ronde du Forum de La Toja ce samedi, dans lequel il a souligné que l’ouverture économique de l’Europe a été un « grand avantage pour gagner en productivité » sur le continent mais qu’actuellement « elle est devenue un élément de vulnérabilité ».
« L’Europe est confrontée au double risque d’une forte intégration dans les chaînes de valeur mondiales et, en même temps, de cette forte dépendance vis-à-vis de certaines importations et exportations, d’investissements financiers et d’infrastructures de paiement », a ajouté le gouverneur de la Banque d’Espagne.
Plus précisément, il a pointé les dépendances de l’Union européenne dans le domaine énergétique, puisque « l’Europe importe 60% de l’énergie », ou dans la technologie, avec une pénurie de production de semi-conducteurs et d’autres produits comme les ordinateurs.
Pour réduire les vulnérabilités de l’UE, De Cos a répertorié trois types de politiques. Un premier ensemble de mesures viserait à évaluer les dépendances et les vulnérabilités aux chaînes d’approvisionnement et à accroître la résilience du système industriel européen.
Deuxièmement, De Cos a affirmé que les pays de l’Union européenne doivent être protégés d’éventuels comportements abusifs adoptés par des économies tierces, avec des mesures telles que, par exemple, le contrôle des flux d’investissements directs étrangers en provenance de pays tiers et ceux destinés également à limiter les actions positives dont peuvent faire l’objet les entreprises européennes.
Enfin, la troisième politique permettrait de préserver l’égalité des conditions au niveau international, en compensant les avantages concurrentiels dont pourraient bénéficier les entreprises de l’Union européenne du fait de politiques environnementales et d’aides d’État moins strictes des pays tiers.
En ce sens, le gouverneur de la Banque d’Espagne a défendu que pour se conformer à ce type de politique, « une action commune et concertée de l’Union européenne » est nécessaire et qu’une plus grande intégration européenne est « indispensable » et, en particulier, dans le projet d’union économique et monétaire.
Concernant les débats actuels en Espagne, De Cos a précisé dans son discours qu’il n’allait pas parler du pacte sur les revenus, que « nous défendons depuis octobre 2021 comme une nécessité pour éviter une spirale inflationniste ».
En outre, sur la politique budgétaire, il a demandé qu’en conséquence des spirales inflationnistes ou des difficultés dues à une dette publique élevée, il y ait « une politique budgétaire pour les plus vulnérables ».