Comment libérer le pouvoir des données assurera la sécurité sanitaire des personnes déplacées en Afrique

  • L’Afrique accueille un tiers de la population mondiale de réfugiés, soit 40,4 millions de personnes, soit 3,1 % de sa population totale.
  • Au milieu des défis que cela soulève, une lueur d’espoir apparaît dans le développement de systèmes numériques d’information sur la santé.
  • L’exploitation de données crédibles donne aux parties prenantes les outils nécessaires pour soutenir les communautés africaines vulnérables en faveur d’un développement de soins de santé inclusif.

L’Afrique, un continent en plein essor, est aux prises avec un obstacle important à son progrès : le nombre croissant de personnes déplacées.

Le Centre africain d’études stratégiques souligne que le continent accueille un tiers de la population réfugiée mondiale, ce qui se traduit par 40,4 millions ou 3,1% de sa population totale. Ce chiffre, qui a augmenté au cours des cinq dernières années, ne représente pas seulement des chiffres mais aussi le profond impact humain du déplacement.

En 2016, l’Ouganda a été confronté à un défi de taille avec l’afflux massif de réfugiés en provenance du Soudan du Sud. Cette situation a conduit à la création du camp de réfugiés de Bidi Bidi. Avec sa croissance rapide pour accueillir plus de 270 000 habitantsil est rapidement devenu l’un des camps de réfugiés les plus étendus au monde.

Au milieu de ces défis, une lueur d’espoir a émergé sous la forme d’un système d’information numérique sur la santé. Ce système – résultat d’un effort de collaboration entre le gouvernement ougandais, le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) et des partenaires du secteur privé – a permis la collecte de données en temps réel sur divers aspects de la santé. Cette innovation a ouvert la voie à des interventions sanitaires plus ciblées et plus efficaces.

En nous concentrant sur le Kenya, nous trouvons un récit similaire de résilience et d’innovation. Dadaab, un vaste camp de réfugiés, constitue un sanctuaire pour les réfugiés somaliens depuis le début des années 1990. Au fil du temps, le camp a été témoin de nombreuses épidémies de choléra.

Cependant, un partenariat révolutionnaire en 2017 a conduit au développement d’une application mobile permettant aux agents de santé de signaler les cas de choléra en temps réel. Cette approche innovante a considérablement réduit la propagation et l’impact de la maladie.

Même si ces histoires de l’Ouganda et du Kenya soulignent le pouvoir transformateur des données et de la collaboration pour relever les défis de santé, il est crucial de reconnaître que des lacunes dangereuses existent toujours.

Au Nigeria, le conflit prolongé avec Boko Haram a conduit à la déplacement de millions de personnes. Beaucoup de ces personnes déplacées trouvent refuge dans des camps de personnes déplacées à l’intérieur du pays (PDI), où persistent des problèmes de santé non réglementés, tels que la menace pressante du virus du papillome humain (VPH).

Cette situation nous rappelle brutalement que, malgré les progrès réalisés, il reste encore beaucoup de chemin à parcourir. La nécessité d’une collecte complète de données et d’une surveillance sanitaire reste primordiale, en particulier pendant les périodes de crise dans les camps densément peuplés et vulnérables aux épidémies, comme on l’a vu lors d’épidémies majeures comme la COVID-19 et la fièvre de Lassa. Bas du formulaire

Le déplacement est la crise silencieuse de la sécurité sanitaire

Alors que l’Afrique est confrontée à l’immense défi du déplacement, un problème sous-jacent persiste : l’absence de données actuelles et complètes sur les épidémies dans les camps de personnes déplacées.

Des divergences de données peuvent survenir lorsque les agences communiquent des chiffres divergents pour les mêmes régions et périodes, créant ainsi des chevauchements ou des lacunes potentiels dans notre évaluation.

L’actualité des données est une autre préoccupation. Certaines régions bénéficient de statistiques actuelles, tandis que d’autres s’appuient sur des informations obsolètes, ce qui rend difficile la planification en temps réel.

Notamment, jusqu’en 2017, les données en temps réel étaient rares. Une analyse de cette année-là a révélé de nombreuses épidémies dans les camps de réfugiés à travers l’Afrique, avec les maladies comme la rougeole, le choléra et la méningite représentent 75 % de ceux-ci. Pourtant, des sources de données indépendantes pour le Kenya et le Tchad n’ont pas indiqué que 70 % de ces épidémies provenaient réellement de ces pays. Ce manque affecte non seulement notre compréhension, mais fait également obstacle à des interventions efficaces.

Le graphique ci-dessus met également en évidence le manque de données démographiques détaillées. Sans informations sur l’âge, le sexe et d’autres données démographiques, il devient difficile d’adapter des interventions spécialisées.

Des groupes spécifiques, comme les personnes âgées ou les femmes enceintes, risquent d’être négligés. L’écart d’équité entre les sexes en matière de santé aggrave encore la situation, les femmes et les filles vivant dans des contextes de déplacement étant confrontées à des défis de santé uniques.

La récente pandémie de COVID-19 a mis en évidence la vulnérabilité de ces communautés, les camps de personnes déplacées étant devenus des foyers potentiels de virus en raison de leurs conditions de vie et de leur accès limité aux soins de santé. Cette crise a accentué les implications plus larges en matière de sécurité sanitaire dans ces contextes et le besoin urgent de données précises.

Investir dans la santé data-centrique Ffutur

Pour les investisseurs avant-gardistes, les décideurs politiques et les innovateurs du secteur privé, les défis auxquels sont confrontés les camps de personnes déplacées ne représentent pas seulement des obstacles, mais aussi des opportunités de transformation qui correspondent aux aspirations du monde. Agenda 2063 de l’Union africaine.

Le récent accord entre GAVI, l’Alliance du Vaccin, et plusieurs pays africains pour déployer les vaccinations contre le paludisme témoigne du potentiel des initiatives collaboratives en matière de santé. Cependant, pour combler les lacunes en matière de données et les défis que nous avons identifiés en matière de surveillance de la santé, il est urgent d’innover au-delà des cadres traditionnels.

La participation du secteur privé, soutenue par des investisseurs providentiels et des bailleurs de fonds d’amorçage, peut révolutionner l’infrastructure sanitaire dans les camps de personnes déplacées. Leur expertise en matière de technologie, de logistique et de gestion des données peut combler les lacunes existantes en matière de surveillance, garantissant une surveillance en temps réel et des interventions rapides.

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De plus, ces collaborations peuvent conduire au développement de solutions de santé durables adaptées aux camps de personnes déplacées, réduisant ainsi la dépendance à l’égard de l’aide extérieure et favorisant l’autonomie.

De telles initiatives menées par le secteur privé offrent non seulement des retours sur investissement, mais s’alignent également sur les objectifs plus larges de la couverture sanitaire universelle et sur la vision de l’Agenda 2063 de l’Union africaine d’une Afrique dirigée par ses propres citoyens. En investissant dans des solutions de santé pour les camps de personnes déplacées, les entreprises peuvent exploiter un marché largement inexploré, garantissant à la fois un impact social et des gains économiques.

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Comment le Forum économique mondial améliore-t-il l’état des soins de santé ?

Le Forum économique mondial Centre de santé et de soins de santé travaille avec les gouvernements et les entreprises pour identifier et amplifier des solutions permettant de créer des systèmes de santé résilients, efficaces et équitables. Voici quelques exemples de l’impact produit par le centre :

Livraison mondiale de vaccins : Le Forum soutient activement les efforts mondiaux de fourniture de vaccins, et ses contributions à COVAX ont abouti à la livraison de plus d’un milliard de vaccins contre la COVID-19. Le Forum a également joué un rôle central dans le lancement de Gavi, l’Alliance du Vaccin, qui a a contribué à sauver plus de 13 millions de vies au cours des 20 dernières années.

Collaboratif Davos Alzheimer : Grâce à cette initiative collaborative, le Forum travaille activement à accélérer les progrès dans la découverte, les tests et la mise en œuvre d’interventions pour la maladie d’Alzheimer.

Boîte à outils pour les politiques en matière de santé mentale : En collaboration avec Deloitte, le Forum a développé une boîte à outils complète pour aider les législateurs à élaborer des politiques efficaces liées à technologie pour la santé mentale.

Plateforme d’action COVID : En pleine pandémie, le Forum, en partenariat avec divers organismes, lancé plus de 40 initiatives dans le monde pour relever les défis posés par le COVID-19.

Coalition mondiale pour la valeur dans les soins de santé : La coalition du Forum favorise un secteur des soins de santé durable et équitable. Il a lancé des pôles de soins de santé innovants basés sur la valeur pour remédier aux dépenses inefficaces en matière de santé mondiale.

Groupe du secteur privé pour la CSU2030: Hébergé par le Forum, le groupe d’intérêt joue un rôle crucial dans plaider pour une couverture santé universelle et en soulignant le potentiel du secteur privé à contribuer à la réalisation de cet objectif ambitieux.

Pour vous impliquer ou en savoir plus sur d’autres initiatives entreprises par le Forum économique mondial, veuillez Contactez-nous.

Alors que les pays africains sont aux prises avec des priorités concurrentes, la participation du secteur privé peut alléger une partie du fardeau financier. Il ne s’agit pas de mettre les gouvernements à l’écart mais de favoriser des partenariats qui capitalisent sur les atouts des entités publiques et privées.

Aspiration 6 de l’Agenda 2063 envisage une « Afrique dont le développement est dirigé par les populations ». Dans cette optique, nos interventions dans les camps de personnes déplacées doivent être sensibles au genre et répondre aux défis uniques auxquels sont confrontées les femmes et les filles. L’initiative GAVI, bien que cruciale, n’est qu’une pièce du puzzle. Des solutions globales émergeront de collaborations qui exploitent les atouts des gouvernements, des organisations internationales et du secteur privé.

La sécurité sanitaire des communautés déplacées d’Afrique nécessite l’action de champions qui doivent créer des solutions de santé innovantes aujourd’hui et non demain.