Bruxelles oblige l’Italie à récupérer une aide illégale de 400 millions à la compagnie aérienne Alitalia

BRUXELLES, le 27 mars (EUROPA PRESS) –

La Commission européenne a déclaré ce lundi une aide d’État illégale de 400 millions d’euros perçue par la compagnie aérienne italienne Alitalia en 2019 et que le gouvernement italien doit maintenant récupérer, après avoir conclu aux services communautaires que cette aide n’était pas conforme aux règles de concurrence de l’UE et a conféré au transporteur un avantage déloyal sur ses concurrents sur les liaisons intérieures et européennes.

Les autorités italiennes ont accordé plusieurs prêts à Alitalia entre 2017 et 2019 afin qu’elle puisse continuer à fonctionner malgré sa situation de faillite, d’abord pour une valeur de 900 millions d’euros puis pour 400 millions ; bien que les services communautaires précisent qu’aucune de ces aides n’a été remboursée.

Déjà en septembre 2021, Bruxelles avait déclaré illégaux les deux premiers prêts d’un montant total de 900 millions d’euros, considérant qu’il s’agissait d’aides publiques illégales qui donnaient à l’entreprise « un avantage indu sur ses concurrents, en violation des règles de l’UE en matière d’aides d’État », comme indiqué à l’époque par la vice-présidente de l’exécutif communautaire responsable de la concurrence, Margrethe Vestager.

Maintenant, Bruxelles conclut à nouveau que l’Italie n’a pas agi comme un opérateur privé l’aurait fait lors de l’octroi du prêt de 400 millions car elle n’a pas évalué la probabilité de récupérer l’argent prêté et les intérêts, mais s’est plutôt concentrée sur la sécurisation des routes nationales et internationales qu’Alitalia opéré alors.

Les autorités italiennes n’ont pas non plus tenu compte du fait qu’il était illégal d’accorder ce nouveau prêt car les règles de sauvetage et de restructuration des entreprises ne permettaient pas l’octroi de nouvelles subventions après les deux prêts de 2017 qui totalisaient 900 millions d’euros.

Aux yeux de l’exécutif communautaire, aucun investisseur privé n’aurait accordé ce prêt à la compagnie, le soutien de Rome représentait donc un avantage financier « injuste » par rapport aux autres concurrents qui desservent les mêmes routes aériennes à l’échelle nationale, européenne et mondiale.