BRUXELLES, le 13 juillet (EUROPE PRESS) –
La Commission européenne a insisté ce mercredi sur la « sérieuse inquiétude » concernant les risques pour l’Etat de droit en Hongrie et en Pologne, où des problèmes persistent comme des ingérences dans l’indépendance de la justice que les gouvernements respectifs hésitent à amender.
« Dans le contexte géopolitique extraordinaire actuel, la Russie nous rappelle que l’État de droit est un pilier de la démocratie (…). Et nous ne pouvons être crédibles que si notre maison est en ordre », a prévenu le vice-président de l’exécutif communautaire responsable pour l’État de droit, Vera Jourova, présentant le troisième rapport annuel sur la santé démocratique des États membres.
Pour la première fois, cet examen comprend des recommandations par pays avec lesquelles Bruxelles veut « encourager » les États membres à entreprendre les réformes nécessaires dans leurs systèmes respectifs et les aider à identifier « où des améliorations sont nécessaires ».
Il s’agit cependant d’un guide non contraignant sur lequel les services communautaires réanalyseront un an plus tard si les recommandations ont été prises en compte dans ce délai.
« Nous voulons contribuer à orienter le débat et soutenir les États membres dans leurs efforts de réforme, nous poursuivons dans l’esprit préventif de cet exercice », a concédé Jourova, pour expliquer pourquoi ce processus n’implique pas de mesures ou de sanctions de la part de Bruxelles, qui considère qu’il n’y a existe d’autres mécanismes pour agir, tels que les procédures d’infraction ou la conditionnalité des fonds de l’UE.
Dans le cas de la Pologne, Bruxelles a déjà engagé la procédure de l’article 7 des Traités pour agir face à des menaces graves contre l’État de droit et a également retenu des fonds communautaires depuis le début de l’année pour le non-paiement d’un Amende d’un demi-million d’euros par jour prononcée par la justice européenne pour non-respect d’une condamnation antérieure.
Elle est également en attente de versement de l’aide demandée au fonds de relance européen dont le traitement a été débloqué par l’exécutif communautaire en donnant son aval au plan de réforme et d’investissement de Varsovie, mais dont le versement reste paralysé dans l’attente d’une réforme qui démantèle un régime disciplinaire controversé pour juges de la Cour suprême polonaise.
Dans son évaluation, les services communautaires rappellent que toutes ces mesures sont toujours en suspens mais ajoutent d’autres recommandations pour protéger l’État de droit en Pologne, notamment la séparation des fonctions du ministre de la justice et du procureur général et des garanties d’indépendance du ministère public. Bureau vis-à-vis du gouvernement.
Il critique également la portée des immunités des hauts fonctionnaires qui compliquent le suivi des affaires de corruption de haut niveau et demande une plus grande transparence et des procédures non discriminatoires dans l’octroi des licences aux médias.
Concernant la Hongrie, l’exécutif communautaire regrette que le gouvernement de Viktor Orban ne mette pas en œuvre les réformes exigées par l’Union européenne pour sauvegarder l’État de droit et protéger l’indépendance du système judiciaire du pays, entre autres préoccupations.
Ainsi, par exemple, il exhorte Budapest à renforcer le Conseil national de la magistrature sans affecter son indépendance, à introduire des mécanismes qui protègent l’indépendance du régulateur qui supervise les médias et à assurer un suivi « robuste » des affaires de corruption de haut niveau.