Bruxelles dépose une nouvelle plainte contre l’Espagne et menace d’amende pour ne pas avoir protégé la zone humide de Doñana malgré une condamnation

BRUXELLES, le 15 juillet (EUROPA PRESS) –

La Commission européenne a ouvert ce jeudi un dossier d’infraction contre l’Espagne pour persistance à ne pas se conformer à l’arrêt de la Cour de justice de l’Union européenne qui exige de prendre des mesures pour protéger la zone humide de Doñana et avertit que si dans les deux mois il n’y remédie pas, il étude ramenant l’affaire devant la justice européenne pour réclamer une amende.

« La Commission exhorte l’Espagne à se conformer rapidement et efficacement à l’arrêt de la Cour de justice de l’UE concernant les zones humides de Doñana », indique l’institution communautaire, qui critique « la gestion durable des masses d’eau souterraine qui alimentent les zones humides ».

Les autorités n’ont pas non plus agi pour « arrêter la détérioration ultérieure des habitats naturels protégés dans plusieurs zones Natura 2000 désignées par les autorités espagnoles autour et à l’intérieur du parc national de Doñana », explique Bruxelles sur la réitération du non-respect.

La procédure d’infraction commence par l’envoi d’une lettre motivée à l’État membre après que Bruxelles a vérifié après des mois d’échanges avec les autorités et d’analyse des informations scientifiques disponibles que les mesures prises jusqu’à présent sont « insuffisantes » pour corriger les irrégularités.

« L’Espagne dispose désormais de deux mois pour présenter ses observations, qui, une fois examinées, permettront à la Commission de renvoyer l’affaire devant la Cour européenne et de demander des sanctions économiques pour l’Espagne », ont rapporté les services communautaires.

Avec la lettre de convocation officielle, l’exécutif communautaire active un dossier que la directrice générale de l’environnement de la Commission européenne, Florika Fink-Hooiker, avait déjà pointé en février dernier dans une lettre aux autorités pour faire part de leur « profonde inquiétude ».

Dans la communication à laquelle Europa Press a eu accès, Fink-Hooiker jugeait « le moins déconcertant » que le gouvernement andalou de Juanma Moreno envisageait l’adoption de mesures qui « aggraveraient la situation et mettraient gravement en danger » le respect de ce qui a été dicté par le Luxembourg , se référant au projet d’extension de l’irrigation.

En juin 2021, la Cour européenne a jugé que l’Espagne n’avait pas respecté les directives Eau et Habitats pour ne pas avoir pris en compte les prélèvements d’eau illégaux et ceux destinés à l’approvisionnement urbain dans l’estimation des prélèvements d’eau souterraine dans la région de Doñana.

L’exécutif communautaire soutient que la sentence de la justice européenne est « cohérente » avec « l’engagement fort » de Bruxelles à « sauvegarder les valeurs naturelles exceptionnelles de Doñana pour les futures générations européennes », conformément à la lettre du directeur général de le mois de février dernier au cours duquel il avait déjà menacé l’Espagne d’amendes si la situation n’était pas corrigée.