BRUXELLES, 18 octobre (EUROPA PRESS) –
La Commission européenne a proposé ce mercredi de réformer la politique commune des visas afin de renforcer la possibilité de suspendre l’exemption de visa pour les pays qui s’éloignent du contrôle migratoire demandé par l’Union européenne, qui vendent leur citoyenneté à de grands investisseurs ou qui recourent au soi-disant On les appelle des « menaces hybrides » par lesquelles des gouvernements tiers cherchent à faire pression sur le bloc en augmentant massivement le passage irrégulier des migrants.
« Nous voulons qu’il ne soit pas mal utilisé et nous voulons avoir le pouvoir d’agir lorsque cela se produit », a déclaré lors d’une conférence de presse le vice-président de la Commission européenne chargé de la migration et de la sécurité, Margaritis Schinas, qui a défendu cette idée. la libéralisation des visas avec les pays tiers apporte de nombreux « bénéfices » à l’UE mais pose également des problèmes.
La commissaire à l’Intérieur, Ylva Johansson, a expliqué que l’année dernière, « environ 150 000 personnes » sont arrivées de pays exemptés de visa et ont ensuite demandé l’asile dans l’UE. « C’est (un chiffre) énorme et ce n’est pas ainsi qu’il faut utiliser l’exemption de visa », a-t-il conclu.
Johansson a également mis en garde contre le risque pour l’Union européenne du fait qu’il existe des pays sans visa qui « vendent des passeports à un prix très bas à des personnes pouvant constituer un risque potentiel pour la sécurité ».
Le commissaire a déploré que ces « passeports dorés » soient parfois accordés à des personnes qui ne sont même pas tenues de résider sur le territoire ou qui sont autorisées à changer de nom, ce qui rend difficile leur identification ultérieure.
C’est pourquoi Bruxelles exige un mécanisme plus robuste qui élargisse les cas dans lesquels l’exemption de visa peut être suspendue et qui accorde à l’Exécutif communautaire la flexibilité nécessaire en ce qui concerne les seuils prévus par la norme pour activer le mécanisme.
Il appelle également à renforcer les obligations de surveillance et de reporting de la Commission pour tous les pays exemptés de visa où des problèmes sont identifiés et à prolonger la durée de la procédure afin de laisser plus de temps pour prendre des mesures correctives.
Actuellement, l’Union européenne dispose de régimes d’exonération avec 60 pays dont les citoyens peuvent voyager sur le territoire communautaire sans avoir besoin de ce document consulaire pour de courtes périodes (jusqu’à 90 jours sur une période de 180 jours). Depuis 2013, l’UE dispose d’un mécanisme de suspension qui peut être activé en cas d’augmentation soudaine et substantielle de la migration irrégulière.