Bruxelles demande de renforcer la rémunération et la protection des stagiaires pour qu'ils ne soient pas utilisés pour pourvoir des postes

BRUXELLES, 20 (EUROPA PRESS)

La Commission européenne a proposé mercredi de nouvelles règles visant à renforcer les droits des stagiaires dans l'Union européenne, notamment la garantie d'une rémunération équitable et d'une protection sociale, afin d'éviter que ce chiffre ne soit utilisé pour occuper clandestinement des emplois réguliers.

« Les bourses peuvent être un excellent moyen pour les jeunes d'acquérir une première expérience professionnelle, de se doter de nouvelles compétences et de créer leur réseau, mais elles doivent être des bourses de qualité, dont l'objectif est clairement d'apprendre et qui sont rémunérées », a résumé le commissaire à l'Emploi et à l'Emploi. Affaires sociales, le socialiste luxembourgeois Nicolas Schmit.

Le commissaire a également voulu préciser que des mesures doivent être prises pour rendre les stages « accessibles et inclusifs » et ainsi éviter qu'ils ne soient accessibles qu'à « quelques privilégiés », tout en soulignant les mesures proposées par Bruxelles comme que les boursiers bénéficient d'un « tuteur » et recevoir des conseils pour entrer sur le marché du travail.

Outre la nouvelle directive proposée par l'Exécutif communautaire, qui doit encore être négociée entre le Parlement européen et les Vingt-Sept pour devenir loi, les services communautaires demandent de revoir les recommandations de 2014 qui ont établi un premier cadre commun pour garantir des pratiques de qualité dans le secteur UE. .

La réforme de ce cadre, ajoute la Commission, est nécessaire pour offrir davantage de garanties de rémunération équitable et pour que l'accès à la protection sociale soit assuré aux jeunes stagiaires.

« Nous souhaitons qu'il y ait plus de possibilités de bourses à tous les niveaux et que des stages rémunérés soient proposés et accessibles à tous les jeunes, quel que soit leur niveau socio-économique », a ajouté, dans un communiqué, le vice-président économique de la Commission européenne, le conservateur Valdis Dombrovskis.

Parmi les clés de la nouvelle norme, Bruxelles veut renforcer le principe de non-discrimination qui garantit que les stagiaires bénéficient du même traitement en termes de conditions de travail et de rémunération que les salariés réguliers, sauf « justifié par des raisons objectives », par exemple parce qu'ils effectuer différentes tâches ou assumer moins de responsabilités ou de charge de travail.

Il doit également y avoir des contrôles et des inspections pour éviter que les stages ne soient utilisés secrètement pour pourvoir des postes ordinaires dans l'entreprise, pour lesquels il sera vérifié que les stages sont limités dans le temps et que les conditions seront surveillées.

Les États membres auront également l'obligation de fournir des canaux de communication permettant aux étudiants de signaler les mauvaises pratiques et les mauvaises conditions de travail.

PÉNURIE DE MAIN-D'ŒUVRE DANS L'UE

La Commission européenne a également présenté mercredi un autre paquet d'idées pour aider les pays de l'UE à remédier aux pénuries de main-d'œuvre dans près de cinquante professions de tous types de secteurs recensés par Bruxelles dans une étude de l'année dernière.

À cette fin, Bruxelles offrira une aide pour garantir que les groupes sous-représentés sur le marché du travail trouvent du travail, un soutien au développement des compétences, à la formation et à l'éducation des personnes à la recherche d'un emploi, et appellera également à l'amélioration des conditions de travail dans certains secteurs et à améliorer également la une mobilité équitable au sein de l’UE pour les travailleurs et les étudiants, ainsi qu’en essayant d’attirer les talents des pays tiers.

« Près des deux tiers des 25 millions de PME en Europe déclarent qu'elles ne trouvent pas de travailleurs qualifiés possédant les compétences nécessaires », a prévenu Dombrovskis lors de la présentation de la proposition, pour souligner la nécessité d'agir à différents niveaux et dans différents secteurs et appeler à la collaboration des gouvernements et partenaires sociaux.

« Notre capacité à rester compétitif et à renforcer notre résilience économique et sociale dépend de notre capacité à faire face à ces défis », a raisonné le vice-président économique de l'Exécutif communautaire.