Bruxelles demande aux 27 plus d’investissements dans la cyberdéfense face à la guerre en Ukraine et aux attaques contre les infrastructures

BRUXELLES, 10 nov. (EUROPA PRESS) –

La Commission européenne a proposé ce jeudi que les États membres coopèrent davantage et augmentent leurs investissements dans la cyberdéfense, à un moment où la sécurité en Europe est affectée par l’invasion russe de l’Ukraine et les récentes attaques contre des infrastructures critiques européennes, comme le gazoduc Nord Stream. .

« La guerre russe contre l’Ukraine et les cyberattaques contre des parties stratégiques de notre infrastructure doivent être un signal d’alarme pour tout le monde. Nous devons renforcer notre capacité à nous défendre et à défendre nos valeurs », a déclaré la vice-présidente de la Commission, Margrethe Vestager, lors d’une conférence au cours de laquelle il a présenté la proposition de Bruxelles visant à accroître la cyberdéfense dans l’UE.

La proposition appelle l’UE à renforcer sa coopération et ses investissements dans la cyberdéfense afin de mieux protéger, détecter, dissuader et se défendre contre le nombre croissant de cyberattaques et souligne que les ressources civiles s’adaptent et répondent aux besoins militaires. « La frontière entre le civil et le militaire est de plus en plus floue, nous pouvons faire plus avec ce que nous avons déjà », a déclaré le commissaire danois.

Concrètement, l’exécutif européen demande une plus grande coopération et une action commune dans ce domaine, pour lequel il propose de renforcer les mécanismes de coordination afin que davantage d’informations circulent entre les États membres mais aussi entre les mondes militaire et civil.

Un autre aspect fondamental est l’investissement. Bruxelles considère que les Vingt-Sept doivent augmenter « significativement » leurs investissements pour moderniser leur cyberdéfense et demande qu’ils profitent de plans communs tels que les projets de coopération de défense (PESCO), le Fonds européen de la défense et les programmes européens d’innovation.

Face à l’utilisation de toute ressource et infrastructure civile comme arme de guerre, comme on l’a vu récemment avec le sabotage du Nord Stream, le plan de la Commission européenne met l’accent sur la poursuite des travaux de normalisation et de certification de la cybersécurité pour protéger aussi bien les ressources militaires que civiles.

ALIGNEZ-VOUS SUR LA DOCTRINE DE L’OTAN SUR LA CYBER DÉFENSE

L’initiative de Bruxelles considère la coopération avec les pays tiers comme fondamentale, considérant les cybermenaces comme un phénomène mondial qui dépasse les frontières européennes. Selon les mots du haut représentant de l’UE pour la politique étrangère, Josep Borrell, le cyberespace « n’a pas de limites et est le nouveau champ de bataille », après avoir rappelé que les cyberattaques sont devenues « une partie intégrante de la guerre moderne » comme on le voit dans le cas de l’Ukraine, où il y a des attaques constantes contre les institutions ukrainiennes, mais aussi contre les pays européens et voisins.

En ce sens, Bruxelles identifie la coordination avec l’OTAN comme un objectif prioritaire et inclut l’ambition que l’UE s’aligne autant que possible sur les concepts et la doctrine de l’OTAN en matière de cyberdéfense.

Et il se concentre sur l’augmentation des exercices conjoints de cyberdéfense dans l’UE, ce qui nécessitera un renforcement de la coopération avec l’OTAN dans l’harmonisation des besoins de formation et l’analyse des exigences, l’élaboration de programmes, de cours et d’exercices conjoints, reprend la proposition.