Bruxelles appelle à un contrôle plus étroit des investissements de tiers tels que la Chine dans des secteurs clés de l’UE

La Commission européenne a présenté mercredi une proposition législative visant à renforcer le contrôle des investissements étrangers qui appelle à une surveillance plus étroite des investisseurs de pays tiers comme la Chine dans des secteurs clés de l’Union européenne.

Parmi les investissements étrangers que pourrait couvrir la nouvelle loi, on peut citer par exemple l’émergence du groupe saoudien STC dans l’actionnariat de Telefónica avec l’acquisition de 9,9% du capital de la société pour 2,1 milliards d’euros.

La norme fait partie d’un ensemble plus large de sécurité économique qui comprend également le suivi et l’évaluation du risque des investissements à l’étranger ; des contrôles plus efficaces sur les exportations de produits à double usage ; un livre blanc sur le renforcement du soutien à la recherche et au développement de technologies à potentiel de double usage et une proposition de recommandation du Conseil sur le renforcement de la sécurité de la recherche.

La Commission a averti que certains investissements étrangers peuvent présenter des risques pour la sécurité et l’ordre public dans l’UE et, après avoir examiné plus de 1 200 opérations d’investissement direct étranger notifiées par les États membres au cours des trois dernières années, elle entend remédier, avec cette proposition, aux lacunes existantes.

« L’UE ne peut pas être le terrain de jeu des grands acteurs, nous devons pouvoir jouer nous-mêmes », a souligné la commissaire européenne à la Concurrence, Margrethe Vestager, qui a défendu le principe selon lequel le marché communautaire soit « le plus ouvert possible et le plus fermé ». le cas échéant.

De cette manière, les nouvelles règles visent à garantir que tous les États membres disposent d’un mécanisme de sélection, avec des règles nationales mieux harmonisées ; déterminer un champ sectoriel minimum dans lequel tous les pays de l’UE doivent examiner les investissements étrangers ; et étendre la surveillance des investisseurs de l’UE contrôlés en fin de compte par des particuliers ou des entreprises de pays tiers.

« Nous proposons de trouver des moyens de remédier à ces vulnérabilités : promotion, protection et partenariat », a déclaré pour sa part le vice-président économique de la Commission, Valdis Dombrovskis, qui a expliqué que l’approche consiste à accroître la capacité de l’UE à « évaluer les risques ». et vulnérabilités, et y remédier de manière proportionnée et précise.

À travers cette proposition législative, Bruxelles cherche à se concentrer sur les transactions à plus haut risque et à consacrer moins de temps et de ressources à celles qui présentent un faible risque, tout en renforçant le contrôle des exportations de produits à double usage, c’est-à-dire les biens, la technologie et le savoir. -comment cela peut être utilisé à des fins civiles et militaires.

PRÉOCCUPATION CONCERNANT LES INVESTISSEMENTS ÉTRANGERS

Dombrovskis a également reconnu la « préoccupation croissante » de l’UE concernant les investissements étrangers dans un « ensemble réduit » de technologies avancées.

« Nous ne voulons pas qu’ils soient divulgués à ceux qui pourraient les utiliser pour améliorer leurs capacités militaires et de renseignement et porter atteinte à la paix et à la sécurité internationales », a prévenu le commissaire, avant de préciser que, pour l’instant, « cela n’est ni contrôlé ni supervisé au niveau international ». « au niveau de l’UE ou des États membres ».

Par conséquent, la première étape de la Commission consistera à créer une base de données qui commencera par une consultation publique auprès des États membres et d’autres parties intéressées afin d’en définir les paramètres, tout en suggérant de concentrer les efforts sur un ensemble réduit de technologies sensibles : IA, semi-conducteurs avancés, quantiques et biotechnologie.

La durée proposée de la surveillance sera de 12 mois, tandis que des travaux seront menés sur une méthodologie ou des orientations communes pour les 27 et, une fois prêtes, la Commission passera à la surveillance et à l’évaluation des risques pour déterminer si une action est nécessaire.