Bruxelles accuse Illumina et Grail d’avoir violé les règles de l’UE en consommant leur fusion sans avis communautaire

BRUXELLES, le 19 juillet (EUROPA PRESS) –

La Commission européenne a accusé mardi la startup Grail et le laboratoire biotech américain Illumina d’avoir enfreint les règles de concurrence de l’Union européenne en consommant leur fusion sans attendre l’avis de Bruxelles, qui avait lancé l’an dernier une enquête approfondie sur l’opération pour avoir des doutes sur sa légalité.

« Cela peut entraîner de lourdes amendes », a averti la vice-présidente de l’exécutif communautaire chargée de la concurrence, Margrethe Vestager, critiquant le fait que les entreprises appliquaient « ouvertement » le contrat d’achat tout en sachant qu’il faisait l’objet d’une enquête par les services communautaires.

Lorsque les entreprises ont notifié leur alliance, Grail, propriété de Jeff Bezos et Bill Gates, était déjà client d’Illumina et développait des tests de détection précoce basés sur une nouvelle technique de séquençage massif (NGS) de nouvelle génération distribuée par le laboratoire américain.

L’exécutif doutait que leur union puisse nuire à la concurrence dans le secteur qui développe des tests de détection précoce du cancer et le géant nord-américain affirmerait son poids sur le marché pour freiner l’innovation et alourdir l’efficacité des produits des concurrents.

Déjà en août 2021, les services communautaires élargissaient le champ de l’enquête pour préciser s’ils avaient violé « l’obligation de suspension » prévue par la réglementation communautaire pendant l’instruction d’une opération, pour éviter qu’elle n’ait un impact négatif ou irréparable pendant son déroulement. évalué. .

« Si les entreprises se précipitent pour mettre en œuvre des accords qui font l’objet d’une enquête, elles compromettent le fonctionnement efficace du système européen de contrôle des concentrations », a critiqué Vestager, qui a averti qu’il s’agissait d’une « violation grave » des obligations fixées.

Dans le cas où Bruxelles conclurait que des entreprises nord-américaines n’ont pas respecté la législation communautaire, elles s’exposeront à des amendes pouvant aller jusqu’à 10% du chiffre d’affaires annuel global de chaque entreprise.