MADRID, 22 juin (EUROPA PRESS) –
Le haut représentant de l’Union européenne pour la politique étrangère, Josep Borrell, a une nouvelle fois insisté auprès des dirigeants de la Serbie et du Kosovo sur la nécessité de convoquer de nouvelles élections locales dans le nord du territoire kosovar pour « apaiser la situation sur le terrain ».
Le plus haut représentant de la diplomatie européenne a tenu deux réunions distinctes à Bruxelles ce jeudi avec le président de la Serbie, Aleksandar Vucic, et le Premier ministre du Kosovo, Albin Kurti, au cours desquelles il a souligné que la situation est « inacceptable » et « ne peut pas aller sur comme ça.
Borrell a exhorté les parties à organiser de nouvelles élections dans les quatre localités en conflit et a demandé à Kurti et Vucic des garanties afin qu’ils garantissent respectivement le retrait des policiers et des manifestants à proximité des bâtiments du gouvernement municipal.
« Je pense que les deux dirigeants comprennent la gravité de la situation, mais évidemment ils sont dans des situations différentes, ils ont des interprétations différentes des causes et aussi des effets », a déclaré Borrell lors d’une conférence de presse après les rencontres séparées avec Vucic et Kurti.
Le Haut Représentant a convoqué ce jeudi Vucic et Kurti pour des réunions d’urgence à Bruxelles avec lesquelles tenter de réduire les dernières tensions entre Belgrade et Pristina, déclenchées il y a des semaines et qui se sont intensifiées après l’arrestation de policiers kosovars en Serbie.
Concernant cet incident, Borrell a exigé de la Serbie la libération « immédiate et inconditionnelle » des agents. « Je pense que nous avons identifié des pistes possibles », a conclu le représentant diplomatique de l’UE, qui a également assuré qu’il resterait « en contact avec les deux parties dans les prochains jours ».
Bruxelles a récemment appelé au calme les parties et a insisté pour que Vucic et Kurti se rencontrent dans la capitale communautaire pour tenter de calmer la situation, exacerbée après l’arrestation de trois policiers kosovars en détention provisoire accusés de divers délits, dont la détention illégale et trafic d’armes et de substances explosives.
Aux yeux de Pristina, cet épisode relève d’un « enlèvement » de ses forces de sécurité, alors que Belgrade, de son côté, dément en affirmant qu’elles se trouvaient en territoire serbe. Kurti a insisté dans ses contacts avec Borrell sur la « libération urgente et inconditionnelle » des agents restés « otages », une étape préalable à une éventuelle diminution des tensions et à une normalisation désormais lointaine des relations.
L’arrestation des trois agents a été l’avant-dernier épisode d’années et d’années de crise dont la dernière montée a commencé d’abord par un conflit sur le processus d’immatriculation des véhicules et s’est intensifiée au fil du temps jusqu’à atteindre un nouveau pic après les élections locales dans le nord du Kosovo, prévues en raison à la démission en bloc des maires serbes du Kosovo en refus du gouvernement de Pristina.