Borrell explique à l’Iran que la résolution contre les gardiens de la révolution exprime la « préoccupation » de l’Europe

Le haut diplomate de l’UE se concentre sur les pourparlers « réussis » sur l’accord nucléaire

MADRID, 21 janv. (EUROPA PRESS) –

Le haut représentant de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Josep Borrell, a expliqué lors d’une conversation téléphonique avec le ministre iranien des affaires étrangères, Hosein Amirabdolahian, que la décision du Parlement européen de désigner les Gardiens de la révolution comme organisation terroriste est un non -expression contraignante des préoccupations de l’Europe concernant la situation actuelle des droits de l’homme en Iran.

Dans la conversation, le ministre iranien a fait part de sa profonde critique de la résolution du Parlement européen, qu’il a qualifiée d' »émotionnelle, cruelle et manquant de professionnalisme », ainsi que « contraire à la raison et à la civilité », selon un résumé de la conversation publié par le ministère iranien des Affaires étrangères sur son site Internet.

Le dialogue a lieu après que le Parlement européen a adopté une résolution dans laquelle il qualifie les Gardiens de la révolution iraniens de groupe terroriste pour des violations présumées des droits de l’homme lors des récentes émeutes dans le pays. La mesure a été approuvée mercredi par la quasi-totalité de l’Eurochambre avec 598 voix pour, 31 abstentions et 9 voix contre.

« Nous avons répété à plusieurs reprises que le Corps des gardiens de la révolution islamique est une institution officielle et souveraine, qui a joué et continue de jouer un rôle vital et important dans la sécurité de l’Iran et de la région, en particulier dans la lutte contre le terrorisme », a déclaré le ministre iranien, avant d’ajouter que la décision du PE est une « balle dans le pied de l’Europe ».

Amirabdolahian a avancé une réponse « légale et ferme » de l’Assemblée consultative islamique (Parlement) d’Iran avant de demander au Parlement européen de « réfléchir aux répercussions négatives » de sa décision.

« Dans le monde de la diplomatie, il est nécessaire de respecter la sécurité mutuelle et de mettre la promotion de la confiance mutuelle à l’ordre du jour au lieu de recourir à un langage de menaces et de mesures hostiles. Dans tous les cas, il y aura une réaction et une réponse. » a indiqué.

De son côté, Borrell a convenu du caractère émotionnel de la résolution du Parlement européen avant de rappeler au ministre iranien que le Parlement européen est une institution totalement indépendante dont la résolution non contraignante « reflète simplement les préoccupations de l’Europe », selon le site internet du ministère iranien.

Ainsi, Borrell a choisi de se concentrer sur le processus diplomatique lors des pourparlers difficiles pour le retour de l’Iran à l’accord nucléaire international. A cet égard, le haut diplomate européen a exprimé sa satisfaction à l’annonce d’une coopération entre l’Iran et l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA).