Borrell demande la « libération immédiate » des hauts responsables du gouvernement nigérien détenus par les putschistes

Le parti au pouvoir déchu dénonce les arrestations massives pour faire taire la résistance au coup d’État

MADRID, 1er août (EUROPA PRESS) –

Le haut représentant de l’Union européenne, Josep Borrell, a exigé ce lundi la libération immédiate des hauts fonctionnaires du gouvernement nigérien, arrêtés par les putschistes ces derniers jours.

« L’Union européenne dénonce les arrestations continues de ministres et de hauts fonctionnaires du gouvernement du président (désormais renversé), Mohamed Bazoum, par les putschistes au Niger. Nous appelons à leur libération immédiate », a déclaré Borrell sur son compte de réseau social X. . , anciennement connu sous le nom de Twitter.

Les déclarations du chef de la diplomatie européenne interviennent quelques heures après que Kalla Ankouraou, porte-parole de l’ancien parti au pouvoir de Bazoum, le Parti nigérian pour la démocratie et le socialisme (PNSD), a dénoncé l’arrestation de plusieurs ministres et personnalités de la formation politique.

Parmi les personnes arrêtées figurent le président du PNSD, Foumakoye Gado ; le ministre du Pétrole Sani Issoufou Issoufou, qui est aussi le fils de l’ancien président Mahamadou Issoufou ; le ministre des Mines, Ousseini Hadizatou ; le ministre des Transports, Alma Oumaru ; l’ancien ministre de l’Intérieur, Souley Adamou ; et l’ancien ministre et député Kalla Moutari.

« Ces arrestations confirment le caractère répressif, dictatorial et contraire à la loi de la République que les putschistes évoquent de manière honteuse et insultante », lit-on dans un communiqué du PNSD dans lequel ils dénoncent, à leur tour, que ces « arrestations abusives » ont l’objectif d’intimider les militants de la formation politique et démocratique « pour instaurer un régime dictatorial et totalitaire ».

C’est pourquoi le parti a exigé la libération immédiate et inconditionnelle du président, de sa famille et de tous les membres du gouvernement « injustement kidnappés ». De même, il a dénoncé et rejeté le « spectre totalitaire et despotique qui plane » sur le pays, « qui est pourtant un modèle de démocratie et de passation pacifique du pouvoir dans la région ».

« Nous lançons un appel urgent aux structures du PNDS à tous les niveaux pour qu’elles se mobilisent encore plus et empêchent par tous les moyens l’assassinat de la démocratie dans notre pays », a ajouté le porte-parole du parti, qui a également demandé « à tous les démocrates de se mobiliser d’une seule voix pour faire taire l’échec ». de la tentative de détruire le progrès démocratique, économique et social durement acquis ».

Bazoum est détenu depuis mercredi, lorsqu’un groupe de membres de la Garde présidentielle – dirigé par le général Abdourahmane Tchiani depuis 2011 – a bloqué l’accès au palais présidentiel dans la capitale, Niamey, et a lancé un appel aux membres des Forces armées et de la Garde nationale à se joindre à leur soulèvement contre Bazoum.

Le soulèvement a conduit à la mise en place de la junte militaire, connue sous le nom de Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP), dont le porte-parole, Amadou Abdramane, a également annoncé la dissolution de la Constitution, l’instauration d’un couvre-feu et la fermeture du frontières du pays.

Cette action a été motivée par l’aggravation de la crise économique et sécuritaire dans le pays, qui fait face à une augmentation des opérations des branches des groupes terroristes État islamique et Al-Qaïda.

Le coup d’État a une fois de plus alimenté les inquiétudes concernant l’instabilité politique au Niger, un pays qui a été secoué par quatre — maintenant cinq — coups d’État depuis qu’il a obtenu son indépendance de la France en 1960, ainsi que plusieurs tentatives infructueuses, dont la dernière en 2021. , quelques jours avant l’entrée en fonction de Bazoum.