Le document comprend des déclarations dans lesquelles ils rejettent le renouvellement en raison de la proximité des élections et de la suspicion du gouvernement
MADRID, 29 (EUROPE PRESSE)
Le ministre de la Présidence, des Relations avec les tribunaux et de la Mémoire démocratique, Félix Bolaños, a de nouveau accusé le PP de bloquer le renouvellement du Conseil général du pouvoir judiciaire, lors de la réunion qu’il a tenue ce jeudi avec le commissaire à la justice de l’Union Union , Didier Reynders, qui se rend en Espagne pour tenter de faire décoller la négociation.
En effet, le ministre a livré un document qui compile les « 19 excuses » que les « populaires » ont avancées depuis 2020 pour ne pas l’exécuter, selon des sources du ministère de la Présidence, et qu’elles peuvent se résumer en trois catégories, comme vous l’avez indiqué.
En premier lieu, ils se réfèrent aux excuses qui renvoient au fait que ce n’était pas le bon moment, parce qu’ils étaient en campagne électorale ; ceux qui disent qu’ils ne peuvent parvenir à aucun type d’entente avec le gouvernement actuel et enfin, ceux qui indiquent qu’ils sont prêts à entreprendre le renouvellement mais avec des conditions.
BOLAÑOS REMERCIE SA VISITE EN ESPAGNE
Bolaños et Reynders ont exprimé leur inquiétude face au blocage de l’organe directeur des juges, qui a accumulé un retard de plus de trois ans et demi, et le ministre les a remerciés pour leur visite en Espagne pour « appeler le PP à dialogue », comme l’indiquent les sources citées.
Rappelons que ce mercredi, dans les couloirs du Congrès, Bolaños a tenu à préciser que la solution au blocage du renouvellement du CGPJ ne dépend pas du commissaire à la justice ou de sa visite, mais du PP, qu’il accusé d’avoir pris « quatre ans » à chercher des excuses pour ne pas s’être mis d’accord sur les nominations.
Dans le même ordre d’idées, Bolaños a fait savoir que le blocus ne peut être résolu que lorsque le PP abandonne les excuses et accepte de se conformer à la Constitution comme, à son avis, la Commission européenne l’exige dans le rapport 2022 sur l’état de droit. Toujours selon les mêmes sources, le renouvellement du CGPJ « est urgent et prioritaire ».
REYNDERS PREFERE UN CHANGEMENT DE MODELE
Pourtant, ce mercredi avant d’embarquer pour son déplacement à Madrid, Reynders a affirmé que « l’idéal » aux yeux de Bruxelles est que le renouvellement du CGPJ soit décidé majoritairement par les juges eux-mêmes, comme le recommandent les normes européennes, sans attendre d’effectuer une réforme plus profonde du système de sélection.
« L’objectif est de voir comment contribuer à la mise en œuvre des recommandations à travers ce dialogue. Bien sûr, l’idéal n’est pas seulement d’avoir une réforme qui pour l’avenir respecte les recommandations sur le CGPJ qui viennent de la Commission. L’idéal est que cette orientation se retrouvera déjà dans la désignation des membres maintenant », a expliqué Reynders à la presse à Bruxelles, quelques heures avant d’embarquer pour le voyage en Espagne.
Dans le document que Bolaños a remis à Reynders, auquel Europa Press a eu accès, il y a une liste avec des déclarations de dirigeants du PP, en anglais et en espagnol, et des liens vers des articles d’actualité qui s’y réfèrent. La liste est divisée entre ceux qui appartiennent à l’époque de Pablo Casado en tant que président du PP et ceux qui se sont produits depuis qu’Alberto Núñez Feijóo est à la tête du «populaire».
LISTE AVEC 19 EXCUSES
Sur les 19 excuses citées, cinq correspondent à la période Feijóo. En premier lieu, il se réfère à certaines déclarations du mois de mai dans lesquelles il parle de présenter une proposition de renouvellement après les élections andalouses le mois suivant pour tenter de calmer le niveau de tension.
Il se réfère ensuite à d’autres déclarations faites en juin dans lesquelles il lie le pacte de renouvellement du CGPJ à un « accord global » qui inclut des réformes pour la « régénération » de la justice. Le point suivant concerne la demande de Feijóo de retirer la dernière réforme de la justice, qui a été votée quelques jours plus tard, en juillet.
Enfin, il comprend deux déclarations plus récentes du président du PP, qui indiquent qu’à son avis le Gouvernement a un accord avec l’ERC et d’autres partenaires pour nommer les magistrats du TC et dans lequel il lie les renouvellements au CGPJ et le TC pour négocier un nouveau système électoral en même temps.
Concernant les excuses de l’ère Casado, la liste comprend des déclarations du PP d’août 2020 à octobre 2021, allant du refus de s’entendre si Podemos est dans la négociation en raison de sa proximité avec les indépendantistes catalans et Bildu et leurs attaques contre la monarchie , jusqu’à la proximité des élections catalanes de février 2021.
Ils évoquent également le vote populaire contre les juges Ricardo De Prada et Victoria Rosell, la proximité des élections autonomes à Madrid, leur préférence pour changer de modèle et que les juges eux-mêmes choisissent les juges et que le président , Pedro Sánchez, n’est pas à faire confiance.