Albares dénonce les campagnes de désinformation au Sahel qui génèrent des tensions entre communautés et pays

réitère l’engagement de l’Espagne envers cette région et s’inquiète de la situation actuelle

MADRID, 10 juillet (EUROPA PRESS) –

Le ministre des Affaires étrangères, de l’Union européenne et de la Coopération, José Manuel Albares, a reconnu ce lundi que l’Espagne suit « avec inquiétude » la situation au Sahel et a notamment dénoncé les campagnes de désinformation qui cherchent à semer les tensions entre les différentes communautés ainsi comme entre différents pays.

« Nous suivons avec inquiétude l’évolution de la situation dans la région », a-t-il déclaré dans son discours devant l’Assemblée générale de l’Alliance Sahel, dans lequel il a condamné « en particulier les campagnes de désinformation qui cherchent à générer de l’instabilité et des tensions entre les communautés et les nations ». « . .

Bien que sans le mentionner, le ministre a pointé ses propos sur la Russie, un pays accusé d’être à l’origine de ces campagnes de désinformation qui se sont principalement concentrées sur la France, dont l’image au Sahel a été gravement écornée ces dernières années. Albares a dénoncé à plusieurs reprises que les menaces russes en Europe de l’Est sont aussi de plus en plus celles du voisinage sud et du Sahel.

Albares a expressément cité « l’insécurité alimentaire qui continue de s’aggraver » au Sahel, accentuée par le changement climatique et maintenant aussi par l’impact de l’invasion russe de l’Ukraine, ainsi que du terrorisme.

« Les attaques terroristes et les violences ne s’arrêtent pas non plus, provoquant le déplacement de milliers de personnes qui nécessitent une attention urgente », a-t-il souligné, exprimant sa préoccupation particulière quant à la situation des déplacés au Burkina Faso et sa frontière avec le Niger, ou le cas du Tchad. , en raison de l’arrivée de réfugiés du conflit au Soudan voisin.

« Nous sommes plus que jamais engagés, malgré les difficultés d’un contexte mondial agité », a assuré le ministre, qui en a profité pour transférer son soutien au G5 Sahel – qui réunit la Mauritanie, le Burkina Faso, le Niger et le Tchad, ainsi que Le Mali, bien que ce dernier pays ait abandonné cette instance il y a un an, « aux autorités et aux populations et citoyens sahéliens ».

En ce sens, il a assuré que les membres de l’Alliance Sahel continueront « de travailler ensemble avec les Sahéliens et leurs gouvernements, à travers nos ambassades, nos bureaux de coopération et nos équipes sur le terrain ».

APPEL AU RETOUR A L’ORDRE CONSTITUTIONNEL

« La stabilité des Etats sahéliens est fondamentale pour le développement de la région et le bien-être des populations », a résumé le chef de la diplomatie, qui a encouragé les pays gouvernés par des juntes militaires – Mali, Burkina Faso et Guinée – – à « persévérer dans leurs efforts pour revenir à l’ordre constitutionnel ».

Dans son allocution, le ministre n’a pas mentionné expressément le Mali, un pays dans lequel l’Espagne a déployé quelque 150 soldats dans le cadre de la mission de l’UE EUTM Mali et dont les efforts de formation des forces maliennes ont été réduits au minimum l’année dernière à la lumière des événements dans le pays grâce à la collaboration entre la junte malienne et les mercenaires russes du groupe Wagner.

D’autre part, il a clairement exprimé l’engagement de l’Espagne envers cette région, soulignant qu’il s’agit d’une « région prioritaire » dans la nouvelle loi sur la coopération pour le développement durable et exprimant l’engagement de continuer à accroître le soutien aux pays du Sahel.

De même, il a indiqué qu’en tant que présidence tournante de l’UE au cours de ce second semestre, l’Espagne s’engage à « porter la voix de nos partenaires du Sahel dans les débats et discussions qui auront lieu dans les mois à venir ».

Albares est intervenu par visioconférence à la IVe Assemblée générale de l’Alliance du Sahel, que l’Espagne préside depuis trois ans. De cette rencontre qui s’est tenue dans la capitale mauritanienne, Nouakchott, l’Allemagne a pris le relais à la tête de cette initiative lancée en 2017 et qui vise à rassembler les acteurs travaillant au développement de cette région.