Von der Leyen sacrifie son fonds de souveraineté pour un timbre pour accélérer le financement de projets « propres »

Demander une injection de 10 000 millions aux plans existants pour mobiliser jusqu’à 160 000 d’investissements

BRUXELLES, le 24 juin (EUROPA PRESS) –

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a sacrifié son idée de créer un fonds de souveraineté pour faire face à l’aide d’un million de dollars de l’Inflation Reduction Act (IRA) des États-Unis, pour la remplacer par un timbre qu’elle accélérera le financement de projets numériques, « propres » et biotechnologiques.

Alors que l’approche initiale était de créer une tirelire qui fonctionnerait comme un reflet européen du paquet américain de 369 milliards de dollars de subventions et que l’Europe considère comme discriminatoire pour ses entreprises, le dirigeant allemand a annoncé mardi que le fonds serait relégué à un « réorientation » des plans existants « renforcés » avec 10.000 millions d’euros apportés par les pays de l’UE.

L’injection sera affectée à des programmes spécifiques et sur le poste total, 3 000 millions iront à InvestEU; 500 millions, pour Horizon Europe ; 5 000 millions supplémentaires, au Fonds d’innovation et les 1 500 millions restants, au Fonds européen de la défense.

Ce montant de 10 000 millions sera financé par les contributions des États membres – auxquels la Commission a demandé une contribution totale d’un montant de 66 000 millions – et on s’attend à ce qu’il parvienne à mobiliser un total de 160 000 millions d’euros d’investissements.

« Nous avons maintenant des fonds suffisants pour des projets dans ce secteur, mais des budgets limités », a expliqué Von der Leyen, qui a admis que l’UE avait épuisé sa marge de manœuvre budgétaire pour faire face « crise après crise ».

Par conséquent, Bruxelles propose la création d’une plate-forme technologique stratégique pour l’Europe (STEP, pour son sigle en anglais) afin de promouvoir la compétitivité à long terme de l’UE dans trois industries « critiques »: la technologie numérique, les technologies propres et la biotechnologie.

Trois secteurs que le président de la Commission a définis comme « prioritaires » car ils sont « cruciaux » pour maintenir l’avantage concurrentiel de l’UE tout en réduisant sa dépendance vis-à-vis de pays comme la Chine, qui a également annoncé des investissements dans les technologies « propres » qui dépassent les 280 000 millions de dollars .

Bien que le Fonds de souveraineté ait été éclipsé par la nouvelle plateforme STEP, des sources diplomatiques ont assuré à Europa Press que des pays comme la France, l’un des principaux défenseurs de l’apparition de Von der Leyen, n’accordaient pas « trop ​​d’importance au nom », puisque la nouvelle initiative est une proposition « intéressante » pour soutenir les technologies stratégiques qui est « pleinement » en ligne avec l’agenda de Versailles.

Cette approche complète le Plan industriel du Pacte vert, comme l’appelle Bruxelles, annoncé par le dirigeant allemand en janvier dernier et qui se concentre sur la rationalisation des permis pour faciliter les investissements dans les secteurs cruciaux tout au long de la chaîne d’approvisionnement afin d’atteindre des émissions nettes nulles, y compris de énergie éolienne, pompes à chaleur, énergie solaire, hydrogène propre et stockage.

Désormais, les propositions législatives vont passer entre les mains des négociateurs du Parlement européen et du Conseil, que Bruxelles a exhortés à conclure un accord sur le paquet « immédiatement après l’été ».