Aujourd’hui le Centre international pour la poursuite du crime d’agression contre l’Ukraine (ICPA) a commencé ses opérations à La Haye, accueillie par le Agence de l’Union européenne pour la coopération judiciaire en matière pénale (Eurojust). Le centre nouvellement créé sera essentiel pour enquêter sur le crime d’agression de la Russie contre l’Ukraine et faciliter la constitution de dossiers pour de futurs procès. Il fournira une structure pour soutenir et améliorer les enquêtes en cours et futures sur le crime d’agression et contribuera à l’échange et à l’analyse des preuves recueillies depuis le début de l’agression russe.
Le Centre, créé avec le soutien de la Commission, est composé de procureurs nationaux sélectionnés qui participent déjà à l’équipe commune d’enquête, à laquelle le Centre est lié dans ses opérations. Les experts participants pourront travailler ensemble au quotidien, échanger rapidement des preuves et convenir d’une stratégie commune. Eurojust fournira un soutien opérationnel, juridique, financier et logistique, y compris pour la conservation, le stockage et l’analyse des preuves. Ce travail est essentiel pour préparer les futurs procès, que ce soit devant les juridictions nationales ou internationales, y compris un éventuel tribunal pour le crime d’agression ou la Cour pénale internationale (CPI) pour les crimes relevant de sa compétence.
Présidente Ursule von der Leyen a dit:
Prochaines étapes
Le Centre commencera à fonctionner à partir d’aujourd’hui. Eurojust travaillera en étroite collaboration avec la Commission et les membres de l’équipe commune d’enquête pour veiller à ce que le Centre puisse apporter le meilleur soutien possible aux autorités nationales.
Arrière-plan
La Cour pénale internationale (CPI) est compétente pour poursuivre les crimes internationaux les plus graves (génocide, crimes contre l’humanité et crimes de guerre et crime d’agression). Cependant, pour le moment, la CPI ne peut pas poursuivre la Russie pour crime d’agression, puisque la Russie n’est pas un État partie à la CPI. Pour combler cet écart, en novembre 2022 la Commission a présenté des options aux États membres de garantir l’entière responsabilité de tous les crimes commis en Ukraine. Ces options ont exploré la possibilité d’établir un mécanisme de responsabilisation pour permettre la poursuite du crime d’agression.
Alors que les discussions se poursuivent, en particulier au sein du Groupe restreint sur la création du Tribunal spécial, il est crucial de veiller à ce que les preuves pertinentes soient correctement sécurisées et que les enquêtes puissent commencer dans les cadres juridiques existants.
Les éléments de preuve recueillis par le Centre pourraient être utilisés devant d’autres juridictions, y compris des tribunaux nationaux et internationaux, y compris un éventuel tribunal pour le crime d’agression ou la Cour pénale internationale (CPI) pour les crimes relevant de sa compétence.
Les procureurs des membres du Centre commun d’enquête seront transférés à Eurojust, où ils pourront travailler ensemble au quotidien. Les procureurs seront assistés par des experts juridiques et analytiques d’Eurojust. Les éléments de preuve identifiés peuvent être stockés en toute sécurité dans la base de données principale d’Eurojust sur les preuves des crimes internationaux, établie à la suite de la modifications du règlement Eurojust sur la base de la proposition de la Commission visant à modifier le règlement d’Eurojust.