Sánchez considère comme du « bon sens » de demander plus d’efforts aux banques espagnoles avant les salaires de leurs dirigeants

« Dans chaque crise il y a des secteurs qui profitent de la souffrance de la majorité », a dénoncé le président

MADRID, 24 (EUROPA PRESSE)

Le président considère qu’il est « logique » de demander un plus grand effort aux banques espagnoles par le biais de la nouvelle taxe temporaire sur les institutions financières, compte tenu des dernières données publiées par l’Autorité bancaire européenne, « qui placent l’Espagne comme le lieu où la majorité des plus hauts cadres rémunérés dans l’UE ».

« Les données de l’Autorité bancaire européenne placent les banques espagnoles comme le lieu où se concentrent l’essentiel des managers aux salaires les plus élevés de toute l’Europe, je pense que c’est du pur bon sens de leur demander un plus grand effort avec la création de la taxe sur les grandes entreprises entités financières », a déclaré le président ce mardi lors de sa première comparution cette année devant le Congrès des députés.

Sánchez a ainsi fait écho à un rapport de l’Autorité bancaire européenne (EBA, pour son sigle en anglais) qui révèle que le nombre de banquiers en Espagne avec des salaires de millionnaire a considérablement augmenté en 2021, pour atteindre un total de 221, contre 128 cadres avec une rémunération de au moins un million d’euros existant en 2020.

Ainsi, selon l’EBA, l’Espagne était le quatrième pays avec le plus grand nombre de banquiers avec des salaires de millionnaire en 2021, seulement derrière les 589 de l’Allemagne, les 371 de la France et les 351 de l’Italie.

Le rapport désigne un banquier en Espagne (lié à Banco Santander) comme celui qui a reçu la rémunération la plus élevée en 2021 dans toute l’UE, avec 14,67 millions d’euros, alors que la rémunération moyenne des banquiers millionnaires du pays était de 2,16 millions, par rapport à la moyenne européenne de 1,8 million.

LES « RÉSISTANCES » DE L’ÉNERGIE « ÉTAIENT PRÉVISIBLES »

Sánchez a reconnu qu’une certaine « résistance » aux mesures promues par l’exécutif « était prévisible », comme celles des grandes entreprises énergétiques, auxquelles il a dit que la guerre en Ukraine « ne pouvait pas être un alibi pour obtenir des avantages extraordinaires dans les secteurs qui ont profité de cette crise ». « Dans chaque crise, il y a des secteurs qui profitent de la souffrance de la majorité », a dénoncé le président.

Cependant, le président a assuré que le gouvernement mettra toutes les ressources de l’État au service de la majorité, et non l’inverse. « Beaucoup moins au service d’une minorité puissante alors que la majorité du peuple est condamnée à ‘sauver qui peut' », a souligné le chef de l’Exécutif.

Ainsi, il a défendu devant la Chambre basse le dernier décret contre les conséquences économiques de la guerre en Ukraine, validé aujourd’hui au Congrès, qui a permis de mobiliser au total 45 milliards d’euros depuis le début de la crise en février.

Mais en plus de valoriser la réponse nationale, le chef de l’exécutif a souligné le travail de l’Union européenne et le rôle de l’Espagne pour proposer des solutions « qui seraient impensables avant la guerre ».

A cet égard, il a évoqué l’achat centralisé de gaz à des pays tiers, l’intervention sur le prix du gaz pour la production d’électricité – ce qu’on a appelé la « solution ibérique », qui a permis d’économiser 4,5 milliards d’euros – ou la promotion des interconnexions énergétiques électriques et hydrogène, avec Barcelone comme « protagoniste principal ».