Ribera invite la CE à aborder la coupure de gaz à partir d’un débat « constructif » et d’une « réponse efficace »

MADRID, 22 juillet (EUROPA PRESS) –

La troisième vice-présidente du gouvernement et ministre de la Transition écologique, Teresa Ribera, a invité le vice-président de la Commission européenne, Frans Timmermans, et le commissaire à l’énergie de l’Union européenne (UE), Kadri Simson, à aborder une éventuelle coupé dans la consommation de gaz des pays avant d’exposer à la Russie un débat « constructif et actif », échangeant des propositions qui « permettent l’articulation d’un dialogue solidaire et d’une réponse efficace ».

Dans une lettre envoyée aux deux ce vendredi, Ribera souligne que, compte tenu de la « situation critique » en termes de sécurité énergétique à laquelle l’UE est confrontée en raison de sa dépendance au gaz russe, l’Espagne partage « la nécessité d’une réponse coordonnée basée sur la principes d’unité, de solidarité, d’efficacité, de proportionnalité et de flexibilité ».

Pour cette raison, il considère que la proposition de la Commission européenne d’appliquer une baisse linéaire de 15% de la consommation de gaz naturel dans tous les pays entre août et le printemps prochain « aurait mérité un débat ouvert » avec tous les Etats membres.

Ainsi, le troisième vice-président du gouvernement réaffirme Timmermas et Simson, en amont du Conseil des ministres européens de l’énergie qui aura lieu mardi prochain, que, malgré le fait que « la solidarité doit être au cœur de la réponse », il « ne peut dépendre de l’imposition de sacrifices injustes sans identifier correctement les contributions les plus efficaces et les plus solidaires que chaque État membre puisse apporter pour atteindre cet objectif commun. »

Ainsi, il prévient qu’il existe d’autres mesures plus efficaces pour faciliter la solidarité entre les États membres que d’établir « un objectif uniforme et obligatoire de réduction de la demande de gaz qui n’est pas efficace, juste ou équitable ».

« Nous croyons fermement qu’il est essentiel que la réponse apportée par l’Union européenne à cette situation ne soit pas perçue comme injuste et économiquement préjudiciable pour nos citoyens et l’industrie », ajoute-t-il dans la lettre, soulignant que « l’Espagne est et continuera à être un porte-parole de la solidarité et de l’unité de l’UE en ces temps agités ».

Cette lettre s’inscrit dans la stratégie de négociation déployée par le gouvernement espagnol en vue du sommet de mardi prochain pour répondre à la proposition que Bruxelles a mise sur la table ce mercredi.

MAXIMISER LES EXPÉDITIONS DE GAZ VERS L’EUROPE.

Dans ce sens, l’Espagne proposera à ses partenaires européens, par mesure de solidarité, d’agir sur l’approvisionnement en gaz naturel plutôt que sur la demande, maximisant ainsi les expéditions de gaz vers le reste de l’Europe via ses infrastructures.

Des sources du ministère de la Transition écologique ont indiqué à Europa Press que l’Espagne propose de valoriser ses infrastructures et de prendre en compte les exportations de gaz vers le reste de l’Union européenne par rapport aux cinq dernières années.

Plus précisément, la moyenne des exportations espagnoles de gaz naturel au cours des cinq dernières années est de deux térawattheures (TWh) par mois et le pays pourrait atteindre 6,7 TWh par mois avec ses infrastructures.

En outre, l’Espagne étudie comment augmenter cette capacité et cette solidarité avec El Musel et d’autres options, telles que l’envoi de gaz à Livourne depuis Barcelone ou l’augmentation de la capacité des gazoducs avec la France.