Alors que nous nous rapprochons de l’objectif de 2030 pour atteindre les dix-sept Objectifs de développement durable des Nations Unies (ODD), deux questions très importantes se posent : quelle est l’ampleur actuelle du déficit de financement des ODD ? Et comment a-t-elle évolué depuis l’adoption des ODD en 2015 ?
En 2014, à la veille de l’adoption des ODD, la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED) Rapport sur l’investissement dans le monde estime à 2 500 milliards de dollars le déficit d’investissement annuel auquel sont confrontés les pays en développement pour atteindre les objectifs. Un nouvel examen à mi-parcours réalisé par la CNUCED place la barre beaucoup plus haut, entre 4 et 4 300 milliards de dollars.- L’augmentation de l’écart est le résultat des déficits enregistrés depuis 2015, combinés à des besoins accrus provoqués par de multiples défis mondiaux, notamment la pandémie de COVID-19 et la triple crise alimentaire, pétrolière et financière.
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L’anatomie de l’écart
La nouvelle estimation est une agrégation ascendante des besoins de financement actualisés publié dans les études les plus récentes des agences spécialisées (Annexe 1 du SDG Investment Trends Monitor). Il comprend principalement les besoins en dépenses d’investissement dans les secteurs clés des ODD (Figure 1).
Figure 1 Image : CNUCEDÉnergie
Avec 2 200 milliards de dollars par an, l’énergie propre représente plus de la moitié du déficit d’investissement total. Cela comprend les investissements dans les énergies renouvelables, l’efficacité énergétique et toutes les autres technologies liées à la transition – couvrant non seulement l’ODD 7 (énergie propre et abordable) mais également l’ODD 13 (action climatique).
Eau et assainissement
Avec un écart estimé à 500 milliards de dollars, il s’agit du deuxième domaine à forte intensité de capital. Cela comprend les sources d’eau, les installations sanitaires et la gestion des eaux usées. Comme les investissements énergétiques, les investissements dans l’eau et l’assainissement sont inextricablement liés à l’action climatique.
Infrastructures (hors énergie)
La majeure partie des investissements nécessaires concerne les transports et les télécommunications. Ensemble, ils montrent un déficit d’investissement de 400 milliards de dollars par an pour progresser vers l’ODD 9, entre autres.
Alimentation et agriculture
300 milliards de dollars supplémentaires par an sont nécessaires pour éliminer l’extrême pauvreté et la faim (ODD 1 et 2). Cela implique principalement des investissements en capital dans les systèmes agricoles et agroalimentaires, la transformation des aliments, la recherche agricole et les infrastructures alimentaires rurales.
Biodiversité
Nécessitant également 300 milliards de dollars, la biodiversité englobe un large éventail d’investissements, tels que la conservation de la nature, la pêche durable, le contrôle de la pollution des océans et la foresterie durable. Ceux-ci sont directement liés à l’ODD 14 (vie sous l’eau) et à l’ODD 15 (vie sur terre), mais aussi à l’action climatique.
Santé et éducation
Ensemble, ces secteurs d’infrastructures sociales présentent un écart compris entre 100 et 600 milliards de dollars. La plupart des besoins de financement concernent les dépenses opérationnelles, telles que le fonctionnement des hôpitaux et des écoles, la composante dépenses en capital devant être moins importante par rapport aux autres secteurs.
Six vitesses pour accélérer les investissements dans les secteurs des ODD
Si l’on veut respecter l’échéance de 2030, il faudra trouver plus de 30 000 milliards de dollars d’investissements supplémentaires au cours des huit prochaines années. Environ la moitié de l’écart, soit 2 200 milliards de dollars par an, concerne la seule transition énergétique.comme indiqué dans la CNUCED Rapport sur l’investissement dans le monde 2023. Cela nécessite une accélération majeure de la croissance des investissements dans les ODD. Même s’il existe une gamme d’idées et d’options politiques à la disposition des décideurs politiques, qui sont régulièrement discutées dans les forums politiques concernés, un ensemble complet d’ensembles politiques prioritaires peut contribuer à façonner l’impulsion finale en faveur des investissements dans les ODD. Un tel ensemble complet de mesures politiques doit inclure des actions des décideurs en matière d’investissement au niveau national. (forfait 1) et au niveau international (paquet 2). Cela doit être renforcé par des partenariats ciblés pour les investissements dans les ODD. (forfait 3); soutenu par la coopération régionale et Sud-Sud (paquet 4). Et cela doit à son tour s’accompagner de solutions de financement innovantes et de marchés financiers favorables. (paquet 5); avec une résilience accrue pour faire face aux crises et aux chocs futurs (paquet 6) (Figure 2).
Figure 2 Image : CNUCED
Pour chacun des six forfaits, le dernier Observateur des tendances en matière d’investissement dans les ODD de la CNUCED propose un menu d’actions prioritaires. Ces actions s’appuient sur les travaux de recherche, d’analyse des politiques et d’assistance technique de longue date de la CNUCED, à l’avant-garde de l’investissement dans le développement durable, par exemple le Cadre de politique d’investissement de la CNUCED pour le développement durable.
Il est nécessaire d’intensifier les actions
En conclusion, les défis du financement des ODD présentent une forte dichotomie qui ne peut être négligée. Il existe un contraste majeur entre l’écart croissant des investissements dans les ODD dans les pays en développement et la croissance rapide de la finance durable sur les marchés de capitaux mondiaux. En outre, il existe de grandes disparités entre les pays en développement et entre les secteurs – les investissements n’étant pas dirigés là où ils sont le plus nécessaires. Les pays les moins avancés sont les plus à la traîne et les investissements dans les systèmes agroalimentaires destinés à la sécurité alimentaire (un enjeu majeur dans la crise actuelle) sont en réalité inférieurs aujourd’hui à ceux de 2015. Si nous voulons encore avoir une chance de faire des progrès significatifs vers les objectifs de 2030, la seconde mi-temps doit montrer une meilleure performance. La mi-temps est presque terminée, les décideurs en matière d’investissement doivent commencer à intervenir. Le Forum se poursuit Rencontres d’impact sur le développement durable (SDIM23), qui se déroule en marge de l’Assemblée générale des Nations Unies, nous offre l’occasion idéale de réfléchir aux progrès du financement des ODD avant la COP28. De la même manière, Forum mondial de l’investissement de la CNUCED, qui aura lieu cette année en octobre à Abu Dhabi, constituera une opportunité importante à cet égard. Se déroulant avant la COP28, au même endroit, le Forum mondial de l’investissement rassemblera les décideurs politiques aux plus hauts niveaux pour prendre des mesures décisives pour accélérer le financement des ODD.