Orbán estime que l’Ukraine ne gagnera pas la guerre et justifie le veto des fonds de l’UE en raison des actions de Kiev


Dossier – Premier ministre hongrois Viktor Orbán. – Europa Presse/Contact/Nicolas Maeterlinck

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MADRID, le 23 mai. (PRESSE EUROPÉENNE) –

Le Premier ministre hongrois, Viktor Orbán, a assuré ce mardi que l’Ukraine n’avait aucune chance de gagner la guerre et a une nouvelle fois défendu le veto de son pays à l’aide européenne en réponse à la décision de Kiev d’inclure dans sa liste de sponsors de la guerre un banque hongroise.

« La Russie a envahi l’Ukraine, mais la question n’est pas de savoir qui a envahi qui. La question est de savoir ce qui se passera le lendemain matin. De plus en plus de gens mourront, et ce n’est pas une opportunité pour l’une ou l’autre des parties de gagner », a déclaré Orbán dans une interview pour l’agence Bloomberg du Qatar Economic Forum.

« Émotionnellement, c’est tragique. Tous nos cœurs sont avec les Ukrainiens, mais je parle en tant que politicien qui doit sauver des vies. Il n’y a aucune chance qu’ils gagnent cette guerre », a déclaré le dirigeant hongrois.

En ce sens, Orbán a assuré que les efforts de la communauté internationale pour continuer à armer les forces armées sont voués à l’échec et à faire plus de morts, raison pour laquelle il estime qu’il est nécessaire de parvenir à un cessez-le-feu le plus tôt possible, une approche que les deux Kiev et ses partenaires envisagent une sorte de reddition.

Orbán estime également que le énième chapitre de la confrontation entre la Russie et les États-Unis est en train de se régler dans le conflit actuel en Ukraine, c’est pourquoi il considère que cette guerre prendra fin lorsque Moscou et Washington s’assoiront pour négocier.

Concernant le veto sur les 540 millions d’euros de fonds européens à l’Ukraine, Orbán a souligné qu’il s’agit « d’une question de principe », puisque si Kiev aspire à recevoir cet argent, elle doit « respecter » la Hongrie. « S’il vous plaît, ne sanctionnez pas nos entreprises », a-t-il déclaré.

La semaine dernière, le ministre hongrois des Affaires étrangères, Peter Szijjarto, a réaffirmé son intention de continuer à bloquer l’aide européenne à l’Ukraine et de ne pas adhérer à de nouvelles sanctions tant qu’OTP Bank Nyrt resterait sur cette liste. L’entité, qui a publiquement soutenu l’Ukraine, a rejeté ces accusations et a indiqué qu’elle ne pouvait pas vendre sa filiale russe en raison de l’imposition d’un décret présidentiel.

Les déclarations d’Orbán, comme on pouvait s’y attendre, ont été critiquées par certains de ses associés. Le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, a jusqu’à présent apprécié le rôle des forces ukrainiennes et est confiant dans leur capacité à continuer à avancer alors qu’elles sont armées par l’Occident.

De son côté, Kiev a reproché à Orbán de continuer à exonérer la Russie de sa responsabilité et a prévenu qu' »ils continueront à se battre jusqu’à ce qu’ils libèrent complètement leurs territoires de l’occupation russe », puisque même « la sécurité de toute l’Europe » passe par là « seul chemin ».