Marlaska défend l’accord avec la Tunisie et affirme que le moyen d’arrêter la migration irrégulière passe par les droits fondamentaux

LOGROÑO, 20 juillet (EUROPA PRESS) –

Le ministre de l’Intérieur, Fernando Grande-Marlaska, a défendu l’accord signé dimanche dernier entre l’Union européenne et le gouvernement tunisien pour lutter contre la migration irrégulière – qui prévoit, entre autres aspects, le renforcement des contrôles aux frontières et le durcissement de la lutte contre la traite des êtres humains–, et a veillé à ce que la lutte contre la migration irrégulière passe par le respect des « droits fondamentaux ».

« Pour nous, les droits fondamentaux sont le seul moyen de lutter contre la migration irrégulière, il n’y a pas de problème avec cela. Nous n’affrontons la lutte contre la migration irrégulière qu’avec les droits fondamentaux. Il n’y a pas d’autre moyen de le faire », a déclaré Marlaska. Jeudi, dans des déclarations aux médias, à son arrivée à la réunion informelle des ministres de l’intérieur de l’Union européenne, qui se tient au Palacio de Congresos, Riojaforum, à Logroño, dans le cadre de la présidence espagnole de l’UE.

Ainsi, interrogé sur la manière dont il compte faire respecter les droits humains des migrants en Tunisie, suite à des rapports d’organisations humanitaires dénonçant que des migrants ont été abandonnés dans le désert, sans eau ni nourriture, Marlaska a souligné que la lutte contre la migration irrégulière passe par respect des « droits fondamentaux ».

« Pour nous, je dois le redire, les droits fondamentaux sont la seule voie pour l’UE, ce sont nos valeurs, c’est la seule voie », a insisté le ministre espagnol de l’Intérieur.

Dans le même temps, il a défendu que le « mémorandum » signé avec la Tunisie est le seul moyen s’ils veulent « gagner dans la lutte contre l’immigration irrégulière ». « Nous avons toujours, toujours pensé qu’il fallait travailler ensemble, qu’il fallait renforcer notre coopération avec les pays tiers, d’origine et de transit », a-t-il fait remarquer, prônant « une migration légale et sûre ».

De son côté, la commissaire européenne à l’Intérieur, Ylva Johansson, a précisé que les accords migratoires avec des pays tiers, comme la Tunisie, n’impliquent pas une « externalisation » de la responsabilité de la question migratoire mais a défendu que c’était « absolument nécessaire » travailler avec ces pays pour résoudre ce problème et « éviter les pertes en vies humaines, par exemple en Méditerranée ».

En outre, le commissaire européen a indiqué que « dans quelques jours », ils signeront un nouvel accord avec le HCR, avec un financement, pour apporter un soutien dans la situation des migrants abandonnés dans le désert. « Nous ne pouvons pas avoir des gens dans cette condition », a-t-il répété.

255 MILLIONS D’EUROS

Dans le cadre de l’accord stratégique signé dimanche dernier pour freiner la migration irrégulière en Europe, l’Union européenne allouera 255 millions d’euros à la Tunisie en 2023.

Sur le total des fonds mobilisés pour renforcer la lutte contre le trafic, le retour et la gestion des frontières, l’UE allouera 105 millions d’euros supplémentaires, doublant ainsi le montant prévu pour la Tunisie, selon des sources communautaires. Dans ce cadre, l’activité des passeurs et des trafiquants d’êtres humains sera combattue, la gestion des frontières sera renforcée pour prévenir les départs irréguliers, en favorisant les voies de migration légales.

Concernant le retour des migrants, l’UE renforcera la coopération pour aider les autorités tunisiennes à relocaliser les migrants irréguliers qui restent dans le pays vers leurs lieux d’origine et le retour des migrants tunisiens en situation irrégulière en Europe pour retourner en Tunisie.

Outre cette aide spécifique pour gérer la question migratoire, l’UE mobilise 150 millions supplémentaires d’appui budgétaire et « travaille intensément avec les autorités tunisiennes pour le dépenser de la meilleure façon possible ».

Les fonds de l’UE seront distribués principalement par l’intermédiaire d’agences telles que la Croix-Rouge, l’Agence des Nations unies pour les réfugiés (HCR) et l’Organisation pour les migrations qui travaillent sur le terrain pour offrir des opportunités aux réfugiés et aux personnes réinstallées.