L’Union européenne et les États-Unis appellent au dialogue pour négocier la paix dans la région du Tigré, dans le nord de l’Éthiopie

BRUXELLES, le 2 août (EUROPE PRESS) –

Les envoyés spéciaux de l’Union européenne et des États-Unis pour la région de la Corne de l’Afrique, respectivement Annette Weber et Mike Hammer, se sont rendus ce mardi dans la ville éthiopienne de Mekelle, dans la région du Tigré, au nord du pays, pour encourager l’amorce d’un dialogue et de « parvenir à une paix durable » entre le gouvernement éthiopien et les forces rebelles de la région, le Front populaire de libération du Tigré (TPLF).

Les envoyés spéciaux européen et américain ont exprimé leur satisfaction quant à l’engagement des deux parties à entamer des négociations ainsi que leur volonté que la médiation soit menée par l’Union africaine.

En outre, tous deux ont souligné que « le dialogue politique est nécessaire » afin de résoudre le conflit dans le nord de l’Éthiopie et « parvenir à une paix durable » et ont appelé les deux parties au conflit à s’abstenir de promouvoir des discours de haine.

Tout cela après qu’en juillet dernier, le gouvernement éthiopien a annoncé sa volonté de parler avec le TPLF « n’importe quand et n’importe où » et la formation d’une délégation de sept membres pour négocier avec le groupe rebelle, afin de mettre fin à l’affrontement entre les deux côtés qui ont éclaté en novembre 2020.

Après quoi, le Front populaire de libération du Tigré a annoncé, également en juillet, la nomination d’une délégation de représentants pour négocier un accord de paix avec le gouvernement éthiopien et a demandé « une équipe de négociation avec tous les processus et garanties ».

Weber et Hammer ont convenu que la nécessité de rétablir rapidement l’électricité, les télécommunications, les banques et d’autres services de base dans la région est « essentielle » pour les habitants de la région.

Pour cette raison, le leader du TPLF et président de la région jusqu’au début de la guerre, Debretsion Gebremichael, a remis à la communauté internationale une lettre adressée au gouvernement éthiopien lui accordant des garanties de sécurité pour ceux qui travaillent dans le rétablissement des services, par conséquent qu’ils considèrent qu’il ne devrait y avoir aucun obstacle au rétablissement de ces services.

Début juin, le principal hôpital de la région éthiopienne a été contraint de suspendre ses activités en raison du manque de médicaments et des coupures d’électricité.

Dans une étape supplémentaire, des émissaires de l’Union européenne et des États-Unis ont appelé à la levée des restrictions sur les espèces, le carburant et les engrais.

En outre, les émissaires de l’UE et des États-Unis ont souligné l’importance de permettre aux équipes d’aide humanitaire d’accéder au Tigré et aux régions voisines touchées par le conflit d’Afar et d’Amhara, et se sont engagés à fournir une assistance à toutes les communautés dans le besoin en Éthiopie, y compris celles touchées par sécheresse et insécurité alimentaire.

En fait, la semaine dernière, la présidente de Médecins sans frontières Espagne, Paula Gil, n’a pas reçu l’autorisation des autorités de se rendre dans la région du Tigré lors d’une visite de six jours en Éthiopie coïncidant avec l’anniversaire du meurtre de trois travailleurs de l’ONG dans cette région en conflit depuis novembre 2020.

Les deux envoyés ont exhorté la Commission internationale d’experts des droits de l’homme sur l’Éthiopie (ICHREE) à coopérer et à accéder aux zones de conflit pour leur permettre de mener une enquête crédible.