BRUXELLES, 17 août (EUROPA PRESS) –
L’Union européenne va porter à 500 millions les fonds européens qu’elle alloue au Maroc pour la coopération en matière de migration jusqu’en 2027, selon ce que des sources communautaires ont informé Europa Press.
La diplomatie européenne négocie les priorités dans la relation avec le pays d’Afrique du Nord et les premières estimations budgétaires indiquent une augmentation de l’allocation prévue jusqu’en 2027 pour assurer la gestion des frontières, sachant que le Maroc est devenu l’un des acteurs clés pour arrêter le passage de l’immigration clandestine en Europe.
Ces plus de 500 millions iront à la protection des migrants, à la gestion des frontières et à la lutte contre la traite des êtres humains, selon les sources consultées. Cette dotation représente une augmentation significative de l’aide au Maroc, qui avait reçu 346 millions dans le cadre du précédent budget communautaire.
La nécessité d’augmenter les fonds européens pour parvenir à une migration « ordonnée et équitable » des pays africains a été précisément exprimée par le ministre de l’Intérieur, Fernando Grande-Marlaska, lors de la dernière réunion des ministres européens de terrain à Prague. « Ils ont besoin d’une assistance régulière, prévisible et importante, qui jusqu’à présent a été insuffisante », a-t-il déclaré.
Le ministre espagnol a également demandé de « rehausser le profil politique » avec un plus grand dialogue avec les pays d’origine de la migration, citant en exemple la visite à Rabat avec la commissaire à l’intérieur, Ylva Johansson, pour rencontrer les autorités marocaines.
LE MAROC, DEUXIÈME PAYS AVEC LE PLUS DE FONDS EN AFRIQUE DU NORD
En effet, Rabat est l’un des principaux bénéficiaires des fonds européens avec les pays voisins pour la gestion des migrations et c’était jusqu’à présent après la Libye, le deuxième pays d’Afrique du Nord qui bénéficiait de plus de fonds.
Outre les postes pour la migration, le Maroc reçoit d’autres fonds en termes d’appui budgétaire et de coopération régionale, conformément aux relations privilégiées que Bruxelles entretient avec l’ensemble des pays voisins d’Europe et de la Méditerranée.
Ces dernières années, les épisodes d’arrivées massives de migrants en Espagne, dont plusieurs avec le Maroc au centre de la crise, ont contraint Bruxelles à agir. En mai 2021, Ceuta a connu un afflux massif de plus de 8 000 migrants, dont de nombreux mineurs, grâce à la collusion des forces de sécurité marocaines, qui n’ont pas tenté d’empêcher le passage, en pleine crise diplomatique entre le Maroc et l’Espagne.
La situation à la frontière a de nouveau suscité l’inquiétude dans la capitale communautaire avant l’été après la mort de dizaines de migrants alors qu’ils tentaient de pénétrer dans la ville autonome de Melilla.
Auparavant, fin 2020, l’UE avait alloué des fonds supplémentaires pour faire face à l’arrivée massive de migrants et à la surpopulation qu’a connue le port d’Arguineguín, aux îles Canaries, en novembre 2020.