L’UE s’inquiète de la crise politique en Irak et appelle à la reprise du dialogue

« L’UE condamne dans les termes les plus forts le bombardement de la région du Kurdistan d’Irak »

MADRID, 30 sept. (EUROPA PRESS) –

L’Union européenne a montré ce vendredi face à la crise politique que traverse le pays après les manifestations massives qui ont fait au moins 30 morts dans la capitale, Bagdad, et a appelé les parties à reprendre le dialogue en vue de former un nouveau gouvernement.

« L’UE est sérieusement préoccupée par la récente escalade politique et sécuritaire dans le pays. La violence n’est jamais une solution et ne doit pas être autorisée à saper le processus démocratique », a déclaré le porte-parole des affaires étrangères de l’UE, Peter Stano.

Il a ainsi demandé aux parties de dénoncer les actes de violence, ainsi que de faire preuve de modération et de travailler à réduire les tensions afin de construire un dialogue « de bonne foi », dans le cadre constitutionnel.

« Dans ces circonstances et alors que l’Irak marque les trois ans du mouvement de protestation de Tishrine et près d’un an des élections anticipées d’octobre 2021, l’UE réitère sa détermination à continuer à soutenir la voie des réformes de l’Irak ainsi que sa stabilité et sa souveraineté », a-t-il souligné.

Pour tenter de débloquer la situation politique, le Premier ministre irakien, Mostafá al Kazemi, a annoncé une table de dialogue avec les forces et partis politiques. Mais la crise s’est aggravée cette semaine après la démission du président du Parlement, Mohamed al Halbusi, qui, malgré cela, a été confirmé dans ses fonctions.

En effet, le jour même de cette session parlementaire, des affrontements ont été signalés entre les forces de sécurité irakiennes et des manifestants « sadristes », partisans de l’ecclésiastique chiite Moqtada al-Sadr, autour du Parlement.

Au blocus politique s’ajoutent les attaques menées par l’Iran contre la région semi-autonome du Kurdistan irakien, qui ont fait mercredi au moins treize morts et une soixantaine de blessés, selon les autorités régionales.

« L’UE condamne dans les termes les plus forts le bombardement de la région du Kurdistan irakien cette semaine, dont le Corps des gardiens de la révolution islamique a revendiqué la responsabilité », a conclu le club européen.

Selon les informations recueillies par la chaîne de télévision kurde Rudaw, les attentats ont atteint les sièges du Parti pour la liberté du Kurdistan (PAK), du Parti démocratique du Kurdistan d’Iran (PDKI), du Parti pour une vie libre pour le Kurdistan (PJAK) et Komala dans les provinces de Suleimani et d’Erbil.

Le PDKI revendique la création d’une entité kurde en Iran, ce que la République islamique a refusé. Des combattants du PDKI et des Gardiens de la révolution se sont affrontés en 2015 dans le nord de l’Iran, faisant plusieurs morts et blessés des deux côtés.