L’UE réitère sa condamnation de la situation au Xinjiang, après avoir ciblé l’ONU sur des crimes contre l’humanité

BRUXELLES, 1 (EUROPE PRESS)

L’Union européenne a réitéré ce jeudi sa dénonciation de la persécution des minorités comme les Ouïghours dans la province chinoise du Xinjiang après le rapport des Nations unies qui pointe de possibles violations que Pékin aurait commises dans la région occidentale chinoise.

« L’UE se félicite de la publication du rapport par le bureau du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme. Nous évaluons le contenu du rapport mais, comme nous l’avons déjà dit, l’UE condamne fermement les violations au Xinjiang, en particulier la persécution des Ouïghours et d’autres minorités », a déclaré la porte-parole des Affaires étrangères de l’UE, Nabila Massrali, lors d’une conférence de presse depuis Bruxelles.

Dans le même temps, il a défendu que l’UE avait soulevé ces questions lors de ses réunions bilatérales avec la Chine, y compris le sommet tenu par voie électronique le 1er avril. « L’UE continue de demander à la Chine de respecter ses obligations en matière de droits de l’homme conformément au droit international et national », a-t-il souligné.

L’UE n’a en aucun cas voulu entrer dans les répercussions sur les indices de travail forcé, alors qu’il ne reste plus que quelques semaines à la Commission européenne pour présenter sa proposition en la matière.

Dans une déclaration ultérieure, le haut représentant de l’UE pour la politique étrangère, Josep Borrell, a déclaré que les détails révélés par le rapport pourraient constituer « des crimes internationaux et des crimes contre l’humanité ». « Le rapport fait référence à l’existence de vastes réseaux de camps de rééducation, de détentions arbitraires, de mesures générales de surveillance et de contrôle, en plus de restrictions sévères à l’exercice des libertés fondamentales », a-t-il déclaré.

Dans le même temps, il signale des indications de recours au travail forcé, à la torture, à l’avortement et à la stérilisation forcés, à la séparation des familles, ainsi qu’à la violence sexiste et sexuelle dans ces camps.

Le chef de la diplomatie européenne a assuré que la situation dans la province du Xinjiang requérait l’attention « urgente » de l’exécutif chinois, des Nations unies et des institutions des droits de l’homme. « L’UE se joint à l’appel des experts des Nations unies pour surveiller de près la situation et évaluer la situation des droits de l’homme en Chine », ajoute le communiqué.

Le rapport de l’ONU sur la minorité ouïghoure dans la région du Xinjiang arrive émaillé de controverses après que la Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Michelle Bachelet, a reconnu les pressions de Pékin pour empêcher la publication du document.

Dans ses 48 pages, le rapport met en lumière les preuves « crédibles » de violations des droits de l’homme que la Chine aurait menées au Xinjiang contre la minorité de confession musulmane.

Le texte, en préparation depuis trois ans, assure que « de graves violations des droits de l’Homme » auraient été commises dans le cadre de l’application des stratégies anti-terroristes et contre « l’extrémisme » approuvées par Pékin en 2014.

Le rapport commandé par Bachelet note qu’il existe des preuves que les plans de travail et d’emploi avec des objectifs présumés de réduction de la pauvreté « peuvent impliquer des éléments de coercition et de discrimination pour des raisons religieuses et ethniques ».