Le commissaire européen au marché intérieur et aux services défend que les deux puissances sont des « partenaires partageant les mêmes idées »
MADRID, 23 juin (EUROPA PRESS) –
Le commissaire européen chargé du marché intérieur et des services, Thierry Breton, a assuré que la législation européenne sur la technologie « n’est contre personne » et a défendu que l’Union européenne et les États-Unis sont des « partenaires partageant les mêmes idées » dans ce domaine.
Lors de son allocution ce vendredi dans la Silicon Valley, Breton a rejeté la « légende urbaine » selon laquelle la réglementation européenne vise les géants américains de la technologie.
Le commissaire a expliqué que des réglementations telles que la loi sur les services numériques ou la loi sur les marchés numériques « ne sont contre personne », qu' »elles sont en faveur d’un environnement en ligne plus sûr où les discours de haine et la cyberintimidation n’ont pas leur place ».
À titre d’exemple, le représentant de l’UE a mentionné la stratégie européenne des données, affirmant qu’elle « bénéficiera à toutes les entreprises, européennes, américaines et autres » en permettant « un partage de données facile et sécurisé ».
Breton a insisté sur le fait que « le respect des normes européennes n’est pas une punition », mais « une opportunité de profiter du marché unique européen », et a affirmé que les entreprises américaines sont « les bienvenues en Europe », tant qu’elles profitent de son « règles » et ses « conditions ».
Dans le même ordre d’idées, le commissaire a souligné que l’Europe a « une longueur d’avance » en ce qui concerne l’organisation de son espace numérique et, pour cette raison, il a dit ne pas comprendre ceux qui décrivent les actions européennes -notamment en Intelligence Artificielle- – comme « anti-innovation ».
En ce sens, Breton a ajouté que « l’affirmation » des politiques européennes n’est pas synonyme de « protectionnisme » et a défendu que « l’Union européenne est et restera l’une des économies les plus ouvertes au monde ».
« Mais cela doit être à nos conditions, avec nous aux commandes », a réitéré le chef du marché intérieur.
« DES PARTENAIRES DE MÊME ESPRIT »
Breton non seulement ne considère pas les politiques numériques de l’Union européenne comme contraires aux intérêts des États-Unis, mais estime que « en matière de technologie, les États-Unis et l’UE sont des partenaires partageant les mêmes idées ».
Le commissaire a justifié ses propos par trois arguments. En premier lieu, il a fait allusion au fait que les deux puissances reconnaissent la technologie comme « un pilier » de leur sécurité économique.
En relation avec ce qui précède, Breton a souligné que Washington et Bruxelles ont des réflexions similaires sur la manière de « profiter de l’opportunité économique qu’offre la technologie ».
Enfin, le commissaire a souligné que les deux côtés de l’Atlantique aspirent à « mener une transformation numérique fondée sur leurs valeurs démocratiques », dans un contexte où la technologie met « notre société à l’épreuve ».
« Transparence, responsabilité, confiance, autonomisation des enfants en ligne : ce sont des principes bien établis que nous partageons. Nous défendons la liberté d’expression comme un droit universel, à la fois en ligne et hors ligne. Des deux côtés de l’Atlantique, à une exception près : les contenus illégaux tels que comme discours de haine, menaces ou diffamation », a conclu Breton.