L’UE gèle 6 300 millions d’euros à la Hongrie malgré le fait qu’Orbán lève le veto à 18 000 millions pour l’Ukraine


Archive – Drapeaux de l’Union européenne (Archive) – Philipp von Ditfurth/dpa – Fichier

Dernières nouvelles sur la guerre en Ukraine

BRUXELLES, 12 (EUROPA PRESS)

Les pays de l’Union européenne sont parvenus à un accord lundi qui assure une aide macrofinancière de 18 milliards d’euros à l’Ukraine pour l’année prochaine et bénéficie du soutien unanime des 27, dont la Hongrie, qui a empêché l’accord il y a une semaine d’essayer de mettre pression sur ses partenaires et éviter que des milliards de fonds européens ne soient gelés.

Cependant, les Vingt-sept ont également accepté de geler 6 300 millions d’euros de fonds de cohésion pour la Hongrie en raison de l’absence de progrès dans la lutte contre la corruption et le renforcement de l’État de droit qui s’impose au gouvernement de Viktor Orbán, ils ont ont informé les sources diplomatiques d’Europa Press.

De cette manière, les États membres révisent à la baisse la proposition initiale de Bruxelles de geler 65 % des programmes concernés, soit 7 500 millions d’euros, et fixent la suspension à 55 % pour tenir compte des réformes que la Hongrie a commencé à développer ce l’automne.

Dans son analyse, le bloc européen estime nécessaire de suspendre ces fonds pour protéger le budget communautaire des défaillances de l’État de droit dans ce pays, notamment en ce qui concerne les marchés publics, l’effectivité des actions procédurales et la lutte contre la corruption.

Le gel des fonds, contre lequel seule la Hongrie a voté contre, répond aux conclusions de Bruxelles après avoir évalué l’impact des réformes adoptées jusqu’en novembre par les autorités hongroises et vérifié que, malgré le fait que le pays ait élaboré des mesures de grande envergure, ceux-ci n’étaient pas « entièrement satisfaisants » et n’abordaient pas non plus les menaces identifiées.

L’accord a été conclu lors d’une réunion à Bruxelles au niveau des ambassadeurs qui doit encore obtenir l’approbation formelle des capitales par le biais d’une procédure écrite qui s’achèvera ce mercredi, à temps pour empêcher que le pouls de la Hongrie avec ses partenaires de l’UE ne se perde au niveau de la réunion des chefs d’État et de gouvernement européens ces mercredi et jeudi.

FEU VERT AU PLAN DE REDRESSEMENT MAIS PAS AU DÉCAISSEMENT

L’accord signifie également donner le « feu vert » au plan de relance de la Hongrie, mais conditionne tout décaissement des 5 800 millions d’euros pour les réformes et les investissements au gouvernement hongrois en respectant des mesures spécifiques dans le domaine de la lutte contre la corruption et de l’État de droit , conditions directement liées au gel des fonds régionaux.

Plus précisément, aux réformes initialement négociées entre Budapest et Bruxelles pour atteindre les objectifs de relance et d’investissement, par exemple dans l’énergie et la décarbonation de son industrie, 27 autres « super jalons » liés à des réformes institutionnelles pour renforcer l’État de droit et qui incluent expressément la réformes que l’exécutif communautaire exige de la Hongrie dans le cadre du mécanisme de conditionnalité par lequel les fonds régionaux sont gelés.

Le quatrième élément de l’accord que les Vingt-Sept ont voulu négocier comme un paquet pour faire face au blocus de Budapest a été le taux minimum de 15 % de l’impôt sur les sociétés pour les grandes multinationales, le soi-disant « deuxième pilier », c’est-à-dire dans le cadre de la réforme de l’OCDE pour un taux minimum global.

Il s’agit de s’assurer que les bénéfices des grands groupes ou sociétés multinationales et nationales réalisant un chiffre d’affaires annuel cumulé d’au moins 750 millions d’euros soient imposés à un taux minimum de 15 %.

Un accord a également été trouvé à l’unanimité sur ce point, même si les sources consultées par Europa Press préviennent que le pacte repose sur « l’hypothèse » que la Pologne lèvera également ses réserves sur ce point d’ici mercredi.