L’UE et les États-Unis condamnent les derniers affrontements entre la police kosovare et les manifestants serbes

MADRID, le 26 mai. (PRESSE EUROPÉENNE) –

L’Union européenne et le Département d’État des États-Unis ont exprimé leur inquiétude et leur profond rejet de la dernière escalade de tension dans le nord du Kosovo après des affrontements entre manifestants et policiers dans des zones à majorité serbe.

Le Service européen pour l’action extérieure a publié une déclaration dans laquelle, en plus de condamner les affrontements, il signale que les patrouilles de la mission civile de l’Union européenne au Kosovo (EULEX) ont subi des « attaques » et demande que la mission « effectue s’acquitter pacifiquement de son mandat ».

« Chacun doit prendre des mesures pour désamorcer la situation et rétablir immédiatement le calme. L’UE n’acceptera plus d’actions unilatérales ou provocatrices et la préservation de la paix et de la sécurité sur le terrain doit être prioritaire », a-t-il déclaré.

De même, la diplomatie européenne a souligné que les récentes « élections partielles » organisées dans le nord du Kosovo, à l’origine de ces nouvelles tensions, « n’offrent pas de solution pacifique à long terme pour les municipalités concernées ».

« Une telle solution ne peut être trouvée que par un véritable dialogue entre toutes les principales parties prenantes, dont le Kosovo, la Serbie et la communauté serbe du Kosovo, sous la facilitation de l’Union européenne », a-t-il conclu.

De son côté, le Département d’État américain s’est joint à la « forte condamnation » de ce qui s’est passé et a accusé le gouvernement kosovar d' »accéder de force aux bâtiments municipaux » dans le nord du territoire, « des actions qu’il a menées contre les États-Unis et partenaires européens.

Selon la diplomatie américaine, ces actions n’ont fait qu’aggraver les tensions « brutalement et inutilement » et « saper » les efforts de Washington pour « normaliser les relations entre le Kosovo et la Serbie », ce qui aura des « conséquences » sur les relations bilatérales.

« Nous appelons le Premier ministre (kosovar) Albin Kurti à changer de cap et à toutes les parties de s’abstenir de toute nouvelle action qui attise les tensions et favorise les conflits », a déclaré le département d’Etat dans un communiqué.

Le président de la Serbie, Aleksandar Vucic, qui agit également en tant que commandant des forces armées, a placé l’armée en état d’alerte au combat ce vendredi et a ordonné le déploiement de troupes près de la frontière kosovare après des affrontements entre manifestants et policiers dans des zones à majorité serbe en nord du Kosovo.

Le gouvernement a justifié cette mesure en réponse aux abus présumés de la police kosovare contre des citoyens serbes à Zvecan, Zubin Potok et Leposavic, dans la région de Mitrovica, selon les médias officiels. L’alerte est entrée en vigueur immédiatement et implique pour l’armée l’engagement de défendre la souveraineté de la Serbie.

La partie nord du Kosovo a été une source constante de tension ces derniers mois. En avril, la communauté serbe, majoritaire dans cette partie, a boycotté les élections locales, qui se sont soldées par une participation minime –moins de 4 %– et par la victoire des représentants des partis liés à la minorité albanaise qui tentent désormais de prendre les frais.

La police kosovare est intervenue pour que ces nouvelles autorités, qui ont pris leurs fonctions jeudi dans des locaux non officiels, puissent accéder à leurs bureaux ce vendredi. Les protestations des Serbes se sont poursuivies pour dénoncer le manque de légitimité dans la rue, avec des incidents qui ont endommagé des véhicules de police et ont conduit à l’activation de sirènes d’alerte.