L’UE espère conclure lundi un accord pour envoyer ses propres munitions à l’Ukraine et faire avancer les achats conjoints

BRUXELLES, le 17 mars (EUROPA PRESS) –

L’Union européenne espère conclure lundi un accord au niveau des ministres des Affaires étrangères et de la Défense pour envoyer des munitions de ses propres arsenaux à l’Ukraine et faire avancer le plan d’achat conjoint pour reconstituer les stocks et garantir un approvisionnement durable en munitions de 155 mm. doit mener la bataille contre l’armée russe dans l’est de l’Ukraine.

Lors de la réunion des affaires étrangères et de la défense de lundi, les ministres européens devraient donner leur feu vert au plan de soutien extraordinaire de 1 000 millions proposé par le haut représentant de l’UE pour la politique étrangère, Josep Borrell, pour financer, avec un quota de jusqu’à 60% par le biais du mécanisme européen de paix, l’expédition de munitions d’artillerie des arsenaux des armées européennes.

Dans le but de fournir au plus vite des obusiers, Borrell demande de puiser dans ses propres arsenaux et de financer leur remplacement. Elle cherche ainsi à favoriser la mobilisation de stocks qui, de toute façon, sont inférieurs aux minima en raison du soutien apporté à Kiev depuis le début de l’invasion russe il y a plus d’un an maintenant.

Afin de garantir le consensus des Vingt-Sept, le plan de diplomatie européenne est adapté de telle manière que l’UE financera tous les types de munitions, tant de fabrication soviétique qu’occidentale.

PLAN D’ACHAT CONJOINT

Dans la section sur les achats en commun de munitions de calibre 155, les États membres soutiennent en principe l’initiative de financer le plan d’achat en commun avec 1 000 millions supplémentaires.

Cependant, jusqu’à la dernière minute, des détails tels que l’opportunité de donner un rôle central à l’Agence européenne de défense (AED) sont discutés, car Borrell veut avoir un projet véritablement paneuropéen, ou sont des coalitions de pays qu’ils renégocient des contrats avec le l’industrie de l’armement et réorienter les commandes en cours pour couvrir les besoins d’un plus grand nombre de pays et également pour fournir du matériel aux forces ukrainiennes.

L’EDA défend qu’elle dispose de ses équipes de travail spécifiques pour effectuer des achats en commun, alors qu’elles n’ont jamais été lancées pour une tâche de l’ampleur de la reconstitution des stocks des armées européennes. Le calendrier le plus ambitieux serait de conclure des contrats fin mai avec 15 entreprises européennes qui produisent des munitions de 155 mm, dont les espagnols EXPAL et FMG, même si les commandes prendraient environ un an, malgré le choix d’une procédure accélérée.

Comme moyen plus agile et moins bureaucratique d’accélérer l’approvisionnement en munitions de l’Ukraine, des pays comme l’Allemagne défendent que les pays européens mènent eux-mêmes des achats conjoints, adaptant les contrats déjà conclus avec l’industrie pour approvisionner plusieurs États membres. Cette option est soutenue par environ la moitié des partenaires de l’UE.

« L’EDA n’a aucune expérience dans ces négociations et devrait repartir à zéro », explique une source diplomatique à propos des deux options ouvertes dans le plan Borrell, qui, de toute façon, ne sont pas exclusives.

Une autre question à définir est de savoir si les achats groupés doivent être limités au matériel fabriqué en Europe, ce qui serait restreint si l’EDA était finalement utilisée, les entreprises des pays tiers ne pouvant pas participer aux appels d’offres coordonnés par l’agence. Les sources diplomatiques attendent une mention suffisamment ouverte pour que, privilégiant le matériel européen, l’achat de matériel hors UE soit autorisé à court terme si la situation l’exige.

Plus problématique est la troisième étape du plan, celle liée à l’augmentation de la production industrielle européenne. Cela nécessite des commandes et des investissements importants à long terme, c’est pourquoi un plan plus concret de la Commission européenne est attendu des Vingt-sept pour aller dans ce sens.

Dans le même ordre d’idées, la nécessité de remplacer le mécanisme européen de paix, avec lequel l’UE a financé l’expédition européenne d’armes pendant la guerre, est soulevée. Ce fonds extrabudgétaire financé par les États membres est à son maximum, ayant mobilisé 3,6 milliards pour la fourniture d’armes à l’Ukraine.