L’UE espère approuver lundi de nouvelles sanctions contre la Russie et davantage de fonds pour les armes malgré les réticences de la Hongrie

BRUXELLES, le 9 déc. (EUROPA PRESS) –

Les ministres des Affaires étrangères de l’Union européenne se réunissent ce lundi à Bruxelles lors d’une réunion avec le nouvel ensemble de sanctions contre la Russie sur la table et l’accord d’étendre le fonds pour envoyer des armes à l’Ukraine dans les airs en raison de la menace de la Hongrie d’opposer son veto à davantage de restrictions contre Moscou.

Ainsi, il est prévu qu’après un échange avec le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dimitro Kuleba, par visioconférence, leurs homologues européens étudient le neuvième paquet de sanctions européennes contre la Russie, après qu’un haut responsable de l’UE a indiqué qu’il « prendrait des décisions » sur la nouveau lot.

Le cycle de représailles à la vague d’attaques contre des infrastructures civiles en Ukraine comprend des restrictions sur l’exportation de drones et l’ajout de 200 personnes, y compris de hauts commandants militaires et politiques, à la liste noire européenne, ainsi que l’élargissement des restrictions sur le secteur financier et la Russie exportations.

Reste à savoir si les conditions sont enfin réunies pour donner le feu vert au paquet, étant donné les craintes de différentes délégations de voir Budapest opposer son veto à l’initiative, qui requiert l’unanimité des Vingt-sept, après s’être assurée qu’elle ne sera pas d’accord sur plus de sanctions contre la Russie. « Il y a un éléphant dans la pièce », indiquent des sources diplomatiques en référence à la position hongroise, tout en insistant sur le fait que le paquet de sanctions est essentiel pour continuer à faire pression sur Moscou et montrer que l’UE ne perd pas de vitesse dans son soutien à Kiev.

BLOCUS DE LA HONGRIE

La menace d’un blocus hongrois s’étend à d’autres initiatives telles que l’élargissement du mécanisme européen de paix, avec lequel l’UE a envoyé des armes à Kiev depuis le début de l’invasion russe, une aide macrofinancière de 18 milliards d’euros pour 2023 ou encore l’accord pour un taux d’imposition des sociétés de 15 % pour les multinationales.

« Il y a une forte probabilité que cela réussisse, mais prédire ce que la Hongrie va faire est une affaire risquée. Si vous regardez le passé, finalement ils n’ont jamais bloqué mais maintenant nous sommes dans une situation très particulière », a déclaré un diplomate européen. , faisant référence au conflit ouvert entre Bruxelles et Budapest par des fonds européens. Cela étant, plusieurs sources diplomatiques estiment qu’il est plus probable que le neuvième cycle de sanctions européennes se déroule dans la semaine, de préférence avant le sommet des dirigeants européens du 15 décembre.

Un autre des accords que Budapest menace de boycotter lors de la réunion de lundi est celui qui fait référence aux nouveaux fonds du Mécanisme européen pour la paix, un instrument clé de l’UE pour fournir des armes à Kiev, qui est à un niveau bas après avoir épuisé la quasi-totalité. Il ne dispose actuellement que de 810 millions sur un budget initial de plus de 5 000 millions jusqu’en 2027, mettant en péril le financement de la politique de sécurité et de défense du bloc.

La proposition de Bruxelles est d’approuver une première tranche de 2.000 millions pour disposer de nouveaux fonds dès janvier, avec l’idée de porter le plafond à 5.500 millions tout au long de 2023, selon d’autres délégations européennes.

MESURES CONTRE L’IRAN

Les ministres évoqueront la situation en Iran, où les protestations se poursuivent contre la mort en garde à vue de la jeune Mahsa Amini, violemment répliquée par Téhéran, qui a prolongé la répression, allant jusqu’à exécuter une personne arrêtée il y a tout juste trois semaines dans les manifestations.

En ce sens, un pas en avant est attendu de l’UE avec davantage de sanctions, un mouvement qui remet une fois de plus en cause les possibilités de rétablissement du pacte nucléaire iranien, après des mois de négociations avec Téhéran qui n’ont pas porté leurs fruits pour relancer un pacte diplomatique sources voient « mort ».

Avant tous ces débats, les ministres des affaires étrangères de l’UE tiendront une réunion avec les pays du partenariat oriental, à savoir la Moldavie, l’Ukraine, la Géorgie, l’Arménie et l’Azerbaïdjan, ce qui sera une nouvelle occasion de montrer leur soutien à la région face aux conséquences de la guerre en Europe de l’Est. L’idée est de discuter de ce que le bloc européen peut faire pour contribuer à renforcer la stabilité et la prospérité dans la région, à améliorer la résilience de la région et à la rapprocher de l’UE.