L’UE discutera des routes migratoires lors d’une réunion extraordinaire des ministres après la lutte entre Paris et Rome

BRUXELLES, 17 nov. (EUROPA PRESS) –

Les ministres de l’Intérieur de l’Union européenne se réuniront de manière extraordinaire le 25 novembre pour discuter de la situation dans « toutes les routes » migratoires vers le territoire commun ; une discussion qui s’inscrit formellement dans la recherche de solutions communes mais qui est le fruit d’une pression de la France pour faire face à la situation en Méditerranée à Vingt-sept, après son combat avec l’Italie pour le sauvetage de plus de 200 migrants sur le navire ‘ Océan Viking’.

« Les ministres aborderont la situation actuelle sur toutes les routes », a indiqué la présidence tchèque de l’Union européenne dans un bref communiqué qui ne donne pas plus de détails sur l’ordre du jour et qui intervient après que la Commission européenne a exhorté ces derniers jours à convoquer une réunion d’urgence. d’examiner un « plan d’action » pour éviter de nouveaux épisodes comme le désaccord entre Rome et Paris.

L’exécutif communautaire est en train de finaliser un document qu’il espère présenter en début de semaine prochaine, ont indiqué des sources européennes à Europa Press, et qu’il est destiné à couvrir « toute la route de la Méditerranée centrale » au-delà de la question des débarquements, qui sont la responsabilité nationale–, par exemple pour parvenir à un meilleur contrôle des frontières avec la collaboration des pays tiers.

L’objectif est que les ministres puissent examiner la proposition lors d’une réunion à vingt-sept à laquelle de nombreux pays ont d’abord résisté, comprenant qu’il n’y avait pas d’objectifs spécifiques à atteindre d’urgence, ayant de plus prévu un conseil ordinaire des ministres de l’intérieur de l’UE pour le 8 décembre.

Au total, la plupart des partenaires se sont montrés flexibles pour comprendre que la question migratoire est une question européenne qui nécessite donc une réponse européenne et ils voient dans la crise ouverte entre la France et l’Italie la « preuve » de la nécessité de débloquer la réforme de la politique d’asile et aller de l’avant avec le pacte migratoire qui a été négocié pendant deux ans sans grand progrès.

De plus, pour certains partenaires préoccupés par d’autres routes, comme celle vers les Balkans, ou soumis à la pression de la première ligne d’entrée, comme l’Espagne, ils voient dans cet appel l’opportunité « d’élargir le champ d’action » au-delà du débarquement de migrants secourus en haute mer et élever le débat au reste des piliers de la police commune de l’immigration.

BATTRE ENTRE LA FRANCE ET L’ITALIE

Le nouveau gouvernement italien de l’extrême droite Giorgia Meloni a refusé pendant des jours l’autorisation de « Ocean Viking » de SOS Méditerranée alors que ses côtes étaient le port sûr le plus proche du bateau avec plus de 200 migrants sauvés de la mer.

Le navire a finalement dû changer de cap en raison de la situation extrême des personnes à bord et a pu débarquer en France, pays qui a réagi en suspendant un plan d’accueil de 3 500 réfugiés arrivés en Italie.

Durant cette crise, la Commission européenne s’est bornée à rappeler que c’est un « devoir moral » et une « obligation légale » pour les États membres d’aider les migrants en danger en haute mer, quelles que soient les circonstances dans lesquelles ils y sont arrivés.

Bruxelles a également appelé au débarquement urgent des occupants du navire mais en précisant que la désignation du port sûr est une circonstance qui ne relève pas de ses compétences.