BRUXELLES, le 4 septembre (EUROPA PRESS) –
L'Union européenne a critiqué ce mercredi l'exclusion des candidatures présidentielles par la commission électorale tunisienne, assurant qu'elle « limite l'éventail des possibilités » pour les citoyens tunisiens.
Dans des déclarations à Europa Press, un porte-parole de l'UE a regretté la décision de l'Instance supérieure indépendante pour les élections (ISIE) qui n'a accepté que trois candidats, dont l'actuel président, Kais Saied, après avoir exclu de la course d'autres candidats, rappelant que l'ISIE ne se conformer à la décision du tribunal administratif concernant les autres candidatures.
« Cette décision s'ajoute aux arrestations et aux peines de prison prononcées contre des personnalités politiques ces dernières semaines, dont certains potentiels candidats à la présidentielle », a déclaré le porte-parole, à propos de la persécution des personnalités critiques à l'égard de Saïed.
En ce sens, l'UE souligne que ces derniers événements « témoignent de la restriction continue de l'espace démocratique » dans ce pays d'Afrique du Nord et réitère que l'État de droit et le respect de la séparation des pouvoirs « constituent le noyau des valeurs démocratiques ». ensemble aux droits électoraux et au droit à un procès équitable.
Le président tunisien a annoncé la date du vote début juillet, sur fond de plaintes de l'opposition et de militants concernant sa dérive autoritaire, notamment après avoir assumé tous les pouvoirs en mai 2021 après avoir dissous le gouvernement et suspendu le Parlement, dissous depuis.
L'opposition, majoritairement réunie autour du Front de salut national (FSN), dénonce depuis plus de deux ans les actions de Saied et exige sa démission, compte tenu notamment de la vague d'arrestations d'opposants, de militants et de journalistes. Alors que l’UE a trouvé un allié en la personne du dirigeant tunisien pour lutter contre la migration irrégulière et a signé en juillet 2023 un mémorandum controversé dans lequel elle soutient économiquement et techniquement les autorités locales pour décourager la migration vers l’Europe.