L'UE avertit le Pakistan que les condamnations de civils par les tribunaux militaires violent les relations bilatérales

Bruxelles rappelle à Islamabad que son accord d'association implique le respect d'une convention internationale sur les droits politiques

MADRID, 22 décembre (EUROPA PRESS) –

L'Union européenne a notifié dimanche aux autorités pakistanaises que les récentes condamnations prononcées par des tribunaux militaires contre 25 civils participant aux manifestations de mai pour exiger la libération de l'ancien Premier ministre et chef de l'opposition, Imran Khan, contreviennent à un accord international dont elle forme indirectement le pays asiatique à travers ses liens avec Bruxelles.

Ces condamnations ont suscité une vive polémique au Pakistan, où l'opposition a condamné la décision de la Cour suprême d'accorder compétence aux tribunaux militaires pour juger les partisans de Khan qui ont manifesté devant les bases militaires, qu'ils accusent de conspirer contre l'ancien président.

Dans sa déclaration de dimanche, « l'Union européenne observe les condamnations avec inquiétude » et considère que « ces verdicts sont incompatibles avec les obligations que le Pakistan a assumées au titre du Pacte international relatif aux droits civils et politiques (PIDCP). »

L'UE indique à cet égard que le Pakistan est un pays bénéficiaire du système dit de préférences généralisées plus (SPG+) et, à ce titre, a volontairement accepté de mettre en œuvre efficacement 27 conventions internationales fondamentales, y compris le Pacte international relatif aux droits civils et politiques, pour continuer à bénéficier de ce système. statut.

« Conformément à l'article 14 du PIDCP, toute personne a droit à un procès équitable et public devant un tribunal indépendant, impartial et compétent, et a droit à une représentation juridique adéquate et efficace », rappelle Bruxelles.

Le gouvernement pakistanais, qui a défendu les actions de la Cour suprême, assure qu'il existait de nombreuses preuves pour condamner les manifestants, qu'il accuse de faire partie d'une opération contre l'État et de mériter un procès militaire pour avoir menacé les positions de l'armée.

L'armée, véritable force dominante du pays, a salué cette condamnation mais a tenu à souligner que « tous les condamnés conservent le droit de faire appel et d'autres recours légaux, tels que garantis par la loi et la Constitution ».