L’UE adopte des règles plus strictes pour prévenir le blanchiment d’argent et lutter contre le terrorisme

Les négociateurs du Conseil et du Parlement européen sont parvenus jeudi aux premières heures à un accord provisoire sur de nouvelles mesures visant à renforcer la boîte à outils de l’UE pour lutter contre le blanchiment d’argent, le financement du terrorisme et l’évasion des sanctions.

Plus précisément, ils se sont mis d’accord sur la sixième directive anti-blanchiment d’argent (AML) et sur le règlement européen « règlement unique ». Les dispositions convenues, qui font partie du paquet de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme (LAB/CFT), devront être appliquées par les banques et autres entités assujetties afin de protéger le marché intérieur de l’UE contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme.

Les nouveaux projets de loi donnent accès aux informations sur les bénéficiaires effectifs et donnent davantage de pouvoirs aux cellules de renseignement financier (CRF) pour analyser et détecter les cas de blanchiment d’argent et de financement du terrorisme, ainsi que pour suspendre les transactions suspectes.

Au cours des négociations, les députés ont assuré qu’à partir de 2029, les clubs de football professionnels seront obligés de vérifier l’identité de leurs clients, de surveiller et de signaler toute transaction suspecte aux CRF.

L’accord, qui doit encore être formellement adopté par les deux institutions pour entrer en vigueur, étend la liste des sujets obligés à de nouveaux organismes, de sorte que les nouvelles règles couvriront la majeure partie du secteur de la cryptographie, ce qui liera tous les prestataires de services de cryptoactifs (CASP ) pour effectuer des due diligences auprès de ses clients. Cela signifie qu’ils devront vérifier les faits et les informations sur leurs clients, ainsi que signaler toute activité suspecte.

En vertu de l’accord, les CASP seront tenus d’appliquer des mesures de diligence raisonnable à la clientèle lors de la réalisation de transactions d’une valeur de 1 000 € ou plus et ajoute des mesures pour atténuer les risques liés aux transactions de portefeuille.

D’autres secteurs concernés par les obligations de diligence raisonnable et de déclaration à l’égard de la clientèle seront les commerçants de produits de luxe tels que les métaux précieux, les pierres précieuses, les bijoutiers, les horlogers et les orfèvres ; ainsi que le secteur de l’automobile de luxe, des avions et des yachts, ainsi que les biens culturels (tels que les œuvres d’art).

L’accord provisoire reconnaît également que le secteur du football représente un risque élevé et élargit la liste des entités obligataires envers les clubs et agents de football professionnels. Toutefois, étant donné que le secteur et son risque sont sujets à de grandes variations, les États membres auront la possibilité de les retirer de la liste s’ils représentent un risque faible.

Les règles suivront une période de transition plus longue, qui entrera en vigueur cinq ans après son entrée en vigueur, contre trois ans pour les autres entités soumises à obligations.