BRUXELLES, le 30 juin (EUROPA PRESS) –
Les dirigeants de l’Union européenne n’ont pas été en mesure, au premier jour du sommet, de s’entendre sur un texte sur la réponse commune à la pression migratoire, après que la Hongrie et la Pologne ont insisté pour inclure des engagements inabordables pour le reste des partenaires, puisqu’ils impliquent de renoncer à l’accord qu’ils ont conclu il y a des semaines pour un système de partage de la charge de l’asile auquel ces deux pays s’opposent.
Les chefs d’État et de gouvernement européens ont passé des heures à essayer de sauver les deux paragraphes inclus dans le projet de conclusions et qui soulignaient la nécessité d’une réponse commune pour contrôler la pression migratoire, éviter de nouveaux drames en Méditerranée et lutter contre les mafias qu’ils les gens de la circulation.
Le texte dont la formulation était considérée comme consolidée depuis le début de la réunion a été parqué, selon différentes sources européennes consultées par Europa Press, lors de la vérification qu’un accord n’était pas possible.
Au cours des négociations, le Premier ministre polonais, Mateusz Morawiecki, et le Hongrois, Viktor Orbán, ont défendu des changements dans leur formulation pour préciser que les décisions migratoires doivent être prises par « consensus », ce qui implique qu’ils ne devraient pas s’entendre le cas échéant de l’objection des partenaires.
« Il est clair que certains pays bloquent clairement l’accord, malgré la grande poussée d’autres pays pour profiter de cet élan », a déclaré le Premier ministre belge Alexander de Croo à l’issue de la première journée du Conseil, après avoir confié que » la nuit apporte du concert » et espère que tout au long de la deuxième journée de réunions les dirigeants pourront aborder des positions.
Différentes délégations consultées par Europa Press soulignent la « complexité » des débats sur la migration, mais pointent également l’opportunité d’avancer pour débloquer la réforme du Pacte migratoire à l’heure d’une plus grande entente entre les Vingt-sept, après près d’une décennie sans parvenir à un accord sur la réforme de la politique de migration et d’asile dans l’UE.
Lors de la dernière réunion des ministres de l’Intérieur de l’UE, le 7 juin à Luxembourg, les 27 se sont mis d’accord pour créer un mécanisme de partage de l’accueil des migrants arrivés irrégulièrement dans les pays d’entrée dans l’Union européenne soumis à une pression accrue des flux migratoires.
Ce système, dont la version finale doit encore être négociée avec le Parlement européen, vise à garantir « l’équilibre » entre la solidarité réclamée par les pays du Sud, comme l’Espagne et l’Italie, et les lignes rouges des partenaires de l’Est et du Nord, qui en appellent à la « responsabilité » des premiers pour contenir les mouvements secondaires. Ce mécanisme obligera les pays à relocaliser sur leur territoire une partie des personnes arrivées dans un État membre s’il est débordé ou à compenser financièrement ou par d’autres moyens le coût de cette solidarité rejetée.
Cette solidarité est une « ligne rouge » aux yeux de la Pologne, dont la délégation a exigé qu’il soit précisé dans les conclusions du Conseil européen que toute forme de relocalisation ou de transfert de migrants se ferait toujours sur une « base volontaire », ce qui que le reste des partenaires rejette catégoriquement.
Les dirigeants reprendront le débat sur la migration lors de leur deuxième journée de sommet à partir de 09h30 ce vendredi, bien qu’il ne soit pas clair qu’ils aient l’intention de traduire ce qui a été discuté en un texte formel.