RIGA, le 31 août (EP/DPA) –
L'Estonie n'enverra pas de ministres aux réunions tenues en Hongrie pendant la présidence semestrielle du Conseil de l'Union européenne, que le gouvernement de Viktor Orbán assure depuis juillet, se joignant ainsi au boycott visant à sanctionner le voyage du Premier ministre hongrois en Russie.
La décision, annoncée vendredi par le conseiller de l'exécutif estonien Carlos Kleimann, a été motivée par le fait que « la Hongrie a abusé de la présidence de l'UE par ses actions, sapant sérieusement sa crédibilité ».
« Pour l'Estonie, il est crucial que l'Union européenne fonctionne correctement, que les politiques convenues soient suivies et appliquées. Si nous constatons que c'est le contraire qui se produit, il est du devoir de l'Estonie de réagir », a-t-il défendu dans des déclarations à la chaîne publique ERR.
Avec cette mesure, l'Estonie rejoint le boycott promu par la Suède pour punir le Premier ministre hongrois qui s'est rendu en Russie en juillet pour s'entretenir avec le président Vladimir Poutine, contre la position de soutien indéfectible de l'UE à l'Ukraine.
Ce type de visites, a critiqué Kleimann, « ne contribue pas à une politique étrangère unifiée de l'Union européenne envers l'Etat agresseur et ne rapproche pas d'une paix juste en Ukraine ». Pour cette raison, « l'Estonie ne juge pas approprié de participer à des réunions informelles au niveau ministériel », a-t-il ajouté, assurant que le pays balte enverrait des responsables à ces réunions.
De même, a confirmé le conseiller, l'Estonie continuera à être représentée aux réunions officielles de l'UE tenues à Bruxelles « comme avant ».
La décision de boycotter la présidence hongroise du Conseil de l'UE n'a pas été perçue de la même manière par les Vingt-Sept. Si les gouvernements nordiques et baltes, ainsi que la Pologne, défendent cette action, d’autres, comme l’Allemagne, l’Autriche et l’Espagne, la rejettent.
