L’Espagne rejoint la France et l’Allemagne contre le taux de veto hongrois de 15% pour les multinationales

BRUXELLES, le 9 septembre (EUROPE PRESS) –

Les ministres de l’Economie de la France, de l’Espagne, de l’Allemagne, de l’Italie et des Pays-Bas ont signé ce vendredi une déclaration commune annonçant leur engagement à appliquer le taux minimum de 15% d’impôt sur les sociétés pour les multinationales à partir de 2023, soit par le biais d’une coopération renforcée avec d’autres partenaires de l’UE ainsi que au niveau national, dans le but de sauver le veto imposé par le gouvernement hongrois à la mesure pendant des mois.

« Nous ne voulons pas d’optimisation fiscale ni d’évasion fiscale en Europe. Nous y travaillons depuis cinq ans et nous avions un accord avec Twenty-Seven jusqu’à récemment », a prévenu le ministre français de l’Economie, Bruno Le Maire, lors d’une comparution. sans poser de questions à Prague, accompagné des patrons économiques des autres signataires, dont la vice-présidente du gouvernement espagnol, Nadia Calviño.

Le Maire a souligné que les Vingt-Sept sont confrontés à « un blocage dû au veto hongrois », un veto que la France « rejette » et pour lequel il estime « qu’il est temps de décider de mettre en place » des alternatives pour faire en sorte que la mesure, en ligne avec ce qui a été convenu dans le cadre de l’OCDE et du G20 l’année dernière, elle se poursuivra l’année prochaine.

« Nous sommes prêts à mettre en œuvre l’imposition minimale effective mondiale en 2023 et ce par tous les moyens légaux possibles. Nous sommes également pleinement engagés à achever les travaux sur la meilleure réaffectation des droits d’imposition des bénéfices des grandes multinationales mondiales dans le but de signer un convention multilatérale d’ici mi-2023″, indique la déclaration signée par les cinq pays et à laquelle Europa Press a eu accès.

Calviño, pour sa part, a affirmé que l’Espagne est « fortement attachée » à l’objectif d’établir un minimum au niveau européen et voit l’urgence d’aller de l’avant face au « blocus » favorisé par les règles communes qui obligent les États à obtenir l’unanimité des membres pour promouvoir des changements fiscaux.

A l’heure où les Européens sont confrontés à des défis majeurs, nous devons nous assurer qu’il n’y a pas de concurrence par le bas et que nos systèmes fiscaux sont équitables et que les grandes entreprises contribuent également au coût de la guerre. l’engagement d’intégrer « dès que possible » le taux minimum dans l’ordre juridique européen.

Le ministre italien de la branche, Daniele Franco, a précisé que l’Italie préfère agir à l’unanimité et continuera à soutenir les efforts des vingt-sept négociations pour tenter de débloquer la situation, même s’il convient que « si cela n’est pas réalisé, nous devra procéder d’une autre manière ».

De son côté, l’Allemand Christian Linder a déclaré que Berlin était disposé à transposer le taux minimum de 15 % dans son droit national mais préférait agir avec une « approche coordonnée au sein de l’Union européenne », pour laquelle il a précisé que « tous les États membres sont invités à soutenir » cette mesure.

Enfin, la ministre néerlandaise des Finances, Sigrid Kaag, a souligné l’importance de démontrer que les partenaires européens sont capables d' »avancer » et de « ne pas permettre l’érosion sélective » des accords qu’ils négocient entre eux.