Un avion décolle d’un aéroport allemand – Soeren Stache/dpa
Dernières nouvelles sur la guerre entre la Russie et l’Ukraine
MADRID, 6 (PRESSE EUROPÉENNE)
Les visas pour les citoyens russes dans l’Union européenne seront plus chers et plus longs à obtenir, suite à la proposition de la Commission européenne de suspendre l’accord de facilitation des visas avec la Russie, suite à l’accord conclu par les Vingt-sept en réponse à l’invasion militaire de l’Ukraine.
« Les choses ne peuvent pas continuer comme avant avec la Russie. Nous proposons la suspension totale de l’accord de facilitation des visas et nous ne reconnaîtrons pas les passeports russes délivrés dans les zones occupées », a déclaré la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, dans un message sur les réseaux sociaux. réseaux, soulignant que cet accord était une « marque de confiance » que l’agression contre l’Ukraine a « brisée ».
Bruxelles fait ainsi les premiers pas pour rompre l’accord sur les visas avec Moscou, une mesure que les Vingt-Sept devront désormais approuver. Selon l’initiative de la Commission, les permis coûteront 80 euros –actuellement leur prix est de 35 euros–, et le délai pour les obtenir sera de 15 jours, bien que ces délais puissent être prolongés jusqu’à un maximum de 45 jours si besoin de plus informations sur le demandeur. Jusqu’à présent, grâce à l’accord avec Moscou, ces délais étaient raccourcis et les visas étaient obtenus en 10 jours.
Entre autres obstacles, les touristes russes ne bénéficieront plus des entrées multiples dans l’espace Schengen et les visas seront obtenus avec des conditions moins avantageuses, puisque les demandeurs devront présenter plus de documents pour les obtenir.
Dans une brève déclaration à la presse, la commissaire à l’intérieur, Ylva Johansson, a défendu l’entrave à l’entrée des citoyens russes dans l’UE, alléguant que les circonstances de confiance avec la Russie n’existent pas actuellement pour que ses citoyens bénéficient d’un traitement privilégié dans questions de visa. « Être touriste dans l’UE n’est pas un droit fondamental », a-t-il défendu.
Concernant les permis déjà délivrés et valides, le social-démocrate suédois a indiqué que Bruxelles publiera des orientations pour garantir la coordination entre les États membres, bien qu’il ait déjà avancé que les visas existants pourraient être révisés.
La Commission européenne veut s’assurer que ses frontières soient ouvertes aux étudiants, journalistes, militants ou personnes ayant des liens familiaux en Europe, des cas qui seront prioritaires, mais Johannson a défendu que les États membres puissent refuser des visas aux personnes qu’ils considèrent comme « une menace pour leur l’ordre public, sa sécurité intérieure ou ses relations internationales ».
Désormais, les Vingt-sept devront donner leur accord, même si les ministres des Affaires étrangères de l’UE se sont déjà mis d’accord la semaine dernière lors d’une réunion informelle pour limiter le nombre de visas pour les citoyens russes en représailles à la guerre en Ukraine.
Le débat sur cette question a été lancé par les pays baltes et la Finlande, qui ont connu une augmentation des arrivées de touristes à leurs frontières pour se rendre de là dans le reste de l’Europe. L’accord représentait un terrain d’entente entre ces États membres qui exigeaient un veto total sur le tourisme russe et ceux, en particulier les récepteurs du tourisme, qui demandaient une mesure plus sélective.
Actuellement, près d’un million de citoyens russes, 963 000 selon les estimations de Bruxelles, ont des visas valables pour l’espace Schengen. L’accord de facilitation des visas avec la Russie était en vigueur depuis 2007 et permettait aux citoyens russes d’entrer dans l’UE pour une période pouvant aller jusqu’à 90 jours.
De même, l’exécutif européen a proposé une initiative visant à ne pas reconnaître les passeports et les documents délivrés dans les régions occupées par la Russie, comme c’est le cas du Donbass ou du sud de l’Ukraine.
Cette mesure que les Vingt-sept et le Parlement européen doivent désormais approuver vise à empêcher les Russes de se rendre dans l’UE en ne reconnaissant pas leurs documents comme valables pour obtenir un visa, bien que, défend Bruxelles, cela n’équivaut pas à un voyage interdiction contre ces personnes.