Les producteurs d’agrumes demandent de la « fermeté » pour obliger la France à ouvrir un couloir sécurisé pour les camions

VALENCE, 1er février (EUROPA PRESS) –

Le Comité de gestion des agrumes (CGC) a exigé de la « fermeté » du gouvernement espagnol et de l’Union européenne pour éviter que les dommages causés par les agriculteurs français à la campagne des agrumes ne soient « irréparables » et a indiqué que « la seule solution à « le à court terme, il s’agit d’ouvrir un couloir sûr pour garantir le transit des produits périssables espagnols vers leurs destinations.

La crise déclenchée par les agriculteurs français et son extension ces derniers jours à la Belgique et même au Portugal entre dans « sa phase la plus critique » avec la tenue du sommet européen à Bruxelles sur fond d’émeutes et de la situation générée après une semaine de blocages et deux de manifestations dans les pays voisins. Le pays « menace de causer des dommages irréparables en quelques jours » au déroulement de la campagne espagnole d’agrumes, comme l’a prévenu la CGC dans un communiqué.

La CGC a expliqué que les restrictions à la liberté de circulation « s’aggravent et aujourd’hui encore, le passage par La Jonquera, la région de Perpignan et Bolou ont été gravement affectés par les manifestations, tout comme hier le col d’Irun en direction d’Hendaye ». Ce matin, en outre, les blocus – cette fois par les agriculteurs portugais – ont été étendus à certains postes frontaliers avec le Portugal depuis l’Estrémadure, a-t-il détaillé.

L’organisation patronale – qui gère environ 70 % du commerce des agrumes frais, qui est la culture la plus touchée – a insisté auprès de l’exécutif espagnol et européen sur le fait que « ce n’est pas le moment de nouvelles condamnations, il est temps d’aller au-delà des mots ». et faire preuve de fermeté, faire preuve de force, à la fois pour résoudre ce long épisode de chaos et pour exiger une compensation pour les pertes d’un million de dollars déjà causées.

En ce sens, il a indiqué que la législation du pays voisin ne reconnaît le droit à indemnisation qu’en cas de destruction de la marchandise (due à une attaque) et n’envisage pas l’essentiel des pertes causées par les retards, l’altération de l’état de les fruits ou l’annulation des commandes, ainsi que les tensions dans la chaîne d’approvisionnement, dans les ventes et les prix, et la perte d’opportunités commerciales.

La présidente de la CGC, Inmaculada Sanfeliu, a averti qu’« une journée du commerce extérieur perdue dans la campagne est une journée qui ne revient pas, compte tenu de l’ampleur de ce secteur, qui représente plus d’un tiers de la production espagnole de fruits et légumes ». exportations, tant en volume qu’en valeur ».

« ESCALADE DIALECTIQUE »

La CGC a également regretté « l’escalade dialectique avec laquelle d’éminents hommes politiques et journalistes français abordent le conflit ». Aux « dommages graves » causés par les retards de livraison – qui, selon les destinations, sont passés de moyennes comprises entre 5 et 8 heures entre 15 et 20 heures -, se sont ajoutés ces derniers jours les  » attaques gratuites, infondées et « des disqualifications inacceptables », de la part de certaines chaînes de télévision nationales et d’hommes politiques responsables.

« Nos agrumes sont européens, produits et conditionnés selon la législation communautaire, la plus exigeante au monde en matière phytosanitaire, de qualité, de travail, sociale et environnementale. Nous commercialisons des agrumes soigneusement contrôlés, dont la qualité est auditée et certifiée. aux normes communautaires, mais aussi à celles de la grande distribution européenne, plus exigeantes si possible », a souligné à ce propos Sanfeliu.

DES POLITIQUES « INASSUMABLES »

Le président de la CGC a assuré que l’organisation comprend les motivations des protestations des agriculteurs « victimes des politiques environnementales inabordables et de la libéralisation commerciale incontrôlée » promues par l’UE, mais a souligné que le problème ne vient pas des produits agricoles européens, mais que le « Les principaux bénéficiaires de la grave altération » que ce conflit a engendrée sont les productions étrangères.

Celles-ci, a-t-il ajouté, « continuent de provoquer une série d’alertes alimentaires dérivées de la présence de résidus de pesticides supérieurs à ceux autorisés ou provoqués par des produits phytosanitaires interdits dans l’UE : seulement du 1er au 30 janvier, 4 notifications ont été enregistrées pour un tel raison dans les agrumes d’Egypte et jusqu’à 10 de Turquie.

« EN ETAT » POUR MAINTENIR L’APPROVISIONNEMENT

Selon la CGC, la prolongation du conflit dégénère également en tensions entre les transporteurs et les entreprises espagnoles d’exportation, et après des heures ou des jours d’arrêt des camions, « il y a des entreprises de transport qui commencent à ignorer les marchandises périssables qu’elles transportent, ce qui rend une réclamation ultérieure pour sa valeur auprès des compagnies d’assurance et du consortium est impossible », a expliqué le Comité.

Malgré tout, la CGC a assuré que le secteur est « en mesure de maintenir l’approvisionnement de ses clients européens », même si la situation « menace d’affecter sérieusement le rythme de collecte sur le terrain et l’activité dans les entrepôts de fabrication ». de plus en plus d’équipes de travail sont annulées en raison de la saturation des chambres froides ». « Si cette crise n’est pas résolue immédiatement, l’impact économique augmentera de façon géométrique », a prévenu Sanfeliu.