Les ministres des Affaires étrangères de l’UE se réunissent lundi avec un accord en cours pour des achats conjoints de munitions

BRUXELLES, le 21 avr. (PRESSE EUROPÉENNE) –

Les ministres des affaires étrangères de l’Union européenne se réunissent ce lundi pour évoquer la situation en Ukraine et réaffirmer le soutien à Kiev face à l’invasion russe, mais sans avoir encore conclu l’accord pour procéder à des achats conjoints de munitions, après que les États membres divergent sur le type de matériau considéré comme étant de production européenne.

La réunion de Luxembourg est marquée par des plaintes de l’Ukraine selon lesquelles elle considère « l’incapacité » de l’UE à adopter le plan d’achats conjoints de munitions convenu il y a un mois par les dirigeants européens comme « frustrante », après des divergences sur le type de matériel devant faire l’objet d’acquisitions groupées .

A Bruxelles, ils minimisent les critiques du ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dimitro Kuleba, qui participera par visioconférence à la réunion et soulignent qu' »elles ne reflètent pas la réalité du soutien militaire » de l’UE à l’Ukraine. Un haut responsable a défendu que les Vingt-Sept mobilisent déjà leurs propres arsenaux pour offrir des munitions et des missiles à Kiev, et ils prédisent un accord prochainement pour aller de l’avant avec des achats conjoints qui n’affecteront en aucun cas un long retard dans les expéditions vers l’Ukraine.

Lors d’une conversation téléphonique avec Kuleba, le haut représentant de l’UE pour la politique étrangère, Josep Borrell, a souligné ce vendredi que l’UE respecte ses engagements et qu’elle a déjà mobilisé du matériel militaire, pour les États membres ils ont demandé 66% du 1 000 millions d’articles prévus pour livrer des munitions à partir des stocks existants. « L’urgence est claire et l’UE fera tout ce qui est en son pouvoir pour y parvenir rapidement », a-t-il insisté.

Les divergences ont été exprimées après la position acrimonieuse de la France de s’assurer que les composants et éléments d’équipements militaires produits en commun soient européens, une vision rigide qui réduirait les achats dans les industries nationales dont les chaînes de valeur contiennent des éléments en provenance de l’UE et des capitaux étrangers.

« S’agit-il de promouvoir l’industrie française ou de dynamiser l’industrie européenne dans son ensemble et d’aider l’Ukraine ? », s’interrogent des sources diplomatiques consultées par Europa Press, à propos de ce débat qui menace de retarder le démarrage des commandes industrielles.

Le mécontentement s’étend aux autres pays du bloc qui exigent un accord dans les plus brefs délais et soulignent que l’élément clé de l’accord est d’aider l’Ukraine le plus rapidement possible avec des munitions. « Tout le reste devrait être secondaire », insistent-ils.

Dans le cas de l’Espagne, qui compte deux sociétés, EXPAL et FMG, identifiées parmi les 15 listes pour produire des munitions via des contrats avec l’Agence européenne de défense, des sources diplomatiques espèrent que les critères de l’accord final incluront les deux sociétés.

D’autres sources indiquent que l’accord est proche et minimisent la polémique en indiquant que tous les États membres s’accordent sur le « fond » du plan d’achat commun et que la priorité devrait être aux munitions fabriquées en Europe. Reste maintenant à voir comment la chaîne de valeur est protégée puisque de nombreux matériaux proviennent de pays tiers comme l’Australie ou l’Afrique du Sud. « Il n’y a pas de désaccord pour préserver cela, mais le défi est de savoir comment le mettre dans un texte juridique », soutiennent-ils.