La Banque d’Espagne demande de profiter des fonds européens et de promouvoir des politiques qui augmentent la concurrence dans le secteur des services
MADRID, 21 juillet (EUROPA PRESS) –
La Banque d’Espagne indique que le poids relatif des exportations espagnoles de services non touristiques sur le PIB reste inférieur à celui observé dans la zone euro et ses principales économies, à l’exception de l’Italie, et considère qu’il existe « une marge importante de déplacement à la hausse ».
Tout cela en tenant compte du fait que la croissance cumulée des exportations réelles de services non touristiques entre 2020 et 2022 s’est élevée à pratiquement 50 %, de sorte qu’en 2022, celles-ci étaient supérieures de près de 20 % au niveau de 2019.
Selon la Banque d’Espagne, la trajectoire d’expansion des exportations de services non touristiques au cours des dernières décennies s’est poursuivie après le recul enregistré lors de la crise sanitaire, entraînant un poids plus important dans le PIB, qui est passé de 2,4 % en 1995 à 6,8 % en 2022.
« Cependant, cette contribution reste encore en deçà des pourcentages qu’elle atteint dans des pays comme l’Allemagne et la France », prévient dans un rapport publié ce vendredi.
En ce qui concerne l’avenir, le Banco de España considère que divers facteurs structurels de nature mondiale pourraient favoriser la poursuite du fort dynamisme des exportations de services non touristiques, tels que la numérisation croissante du tissu productif, les innovations technologiques et l’expansion des services professionnels.
En outre, dans le cas des exportations espagnoles, une marge de croissance supplémentaire peut être attendue, comme le montre la comparaison avec les principales économies du cœur de la zone euro, dans lesquelles la part des exportations de services non touristiques dans le PIB et dans le commerce mondial est nettement plus élevée que dans le pays.
RÉACTIVATION APRÈS LA PANDÉMIE
La Banque d’Espagne a assuré que le fort dynamisme des exportations de services non touristiques après la pandémie a contribué de manière significative à la reprise de l’économie espagnole.
Cette réactivation a été principalement soutenue par les ventes – notamment à l’UEM et à l’Amérique du Nord – de services aux entreprises, de transport et technologiques (droits de propriété intellectuelle et télécommunications, informatique et information). Ce dynamisme a été favorisé, dans un contexte de modération salariale, par la capacité concurrentielle d’un noyau de grandes entreprises exportatrices appartenant le plus souvent à des groupes multinationaux, espagnols ou étrangers.
Selon l’organisation dirigée par Pablo Hernández de Cos, la capacité concurrentielle des grandes entreprises exportatrices en Espagne, qui appartiennent généralement à des groupes d’entreprises, pourrait expliquer, au moins en partie, le fort dynamisme des exportations de services non touristiques après la pandémie.
PLAN DE REDRESSEMENT ET POLITIQUES SPÉCIFIQUES
En ce sens, la Banque d’Espagne a insisté sur le fait que le plan de relance, de transformation et de résilience (PRTR), lié au programme européen Next Generation EU (NGEU), représente une opportunité de promouvoir des services à haute valeur ajoutée associés à la recherche et aux nouvelles technologies, en raison de l’accent mis sur le défi de la numérisation, à condition que sa conception et son application soient appropriées.
En outre, les experts soulignent que les avantages associés à ces investissements seraient accrus s’ils s’accompagnaient de l’adoption de politiques qui augmentent la concurrence dans le secteur des services, ce qui, à son tour, stimulerait l’amélioration de leur qualité, avec l’augmentation conséquente de la capacité concurrentielle à l’étranger.
INCERTITUDES
D’autre part, la Banque d’Espagne a averti que le contexte international soulève des incertitudes quant à l’évolution des transactions internationales de services non touristiques.
Ces risques sont associés à des tensions géopolitiques croissantes et à une éventuelle régionalisation des chaînes de valeur mondiales, dont l’impact net est incertain, car, d’une part, ils peuvent limiter l’expansion des transactions de services non touristiques en dehors de l’UE (qui représentent actuellement environ la moitié des exportations espagnoles), en particulier dans certains pays asiatiques, tandis que, d’autre part, ils peuvent renforcer les liens au sein de l’UE.